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Avec le froid les particules

Publié le : 21 November 2019

Avec le froid les particules

 

L’arrivée de l’hiver se traduit généralement par une hausse des niveaux de particules fines dans l’atmosphère. Et tandis que « la neige étend son manteau blanc, et les yeux levés vers le ciel »… le pic de pollution est annoncé. Si chaque année, la Bourgogne-Franche-Comté n’échappe pas à cette tendance, des gestes simples permettent de limiter cette pollution et de s’en protéger.

 

Un polluant plutôt hivernal

Les particules fines sont présentes de manière naturelle dans l'environnement, du fait de l'érosion provoquée par le vent, des tempêtes ou des éruptions volcaniques. Mais les activités humaines, notamment les combustions, modifient également leur quantité présente dans l’atmosphère :

  • le trafic routier est une source majeure et bien connue, qui représente près d’un cinquième des émissions en région BFC (21%) ;
  • le chauffage en est une autre, et représente près d’un tiers des émissions de particules PM10 dans notre région (29%). Tout particulièrement, le chauffage au bois constitue le mode le plus émissif, notamment en particules PM2,5, hissant la part des émissions du secteur résidentiel/tertiaire à 44% !

Ainsi, lorsque l’hiver arrive, les concentrations en particules grimpent systématiquement dans l’atmosphère, du fait des conditions météorologiques particulières (températures froides, variation importante entre le jour et la nuit, absence de vent ou d’anticyclone…) conduisant à un usage accru du chauffage. Dans notre région, début novembre sonne ainsi le retour des particules qui s’installent généralement jusqu’au mois de mars.

C’est la période des « inversions de température »

En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit, les polluants se trouvent piégés sous un effet de « couvercle » d'air chaud.

Au mois de mars, lorsque l’hiver commence à battre en retraite, le brûlage de déchets verts ainsi que les épandages de fertilisants minéraux et organiques peuvent également contribuer à élever les concentrations en particules.

 

Des effets sur la santé et sur l’environnement

Si les particules fines sont dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, elles peuvent entraîner des troubles principalement respiratoires et cardio-vasculaires. Selon leur taille, elles pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, tandis que les plus fines se glissent jusque dans les alvéoles et peuvent provoquer de l’asthme, des brocho-pneumopathies,… voire altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Elles servent aussi de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux, HAP…), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang, favorisant les risques d’infarctus, angines de poitrine, troubles du rythme cardiaque… Depuis 2013, les particules PM2,5 sont classées comme « cancérogènes certains » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Qui sont les plus vulnérables à la pollution de l’air ?

- Les enfants de moins de 8 ans, car leurs poumons ne sont pas complètement formés ;

- Les personnes âgées, car la capacité et les défenses respiratoires diminuent avec l’âge ;

- Les allergiques et les asthmatiques, plus sensibles aux polluants ;

- Les insuffisants respiratoires et cardiaques, déjà fragilisés par leur état de santé ;

- Les femmes enceintes, une partie des polluants respirés pouvant être transmise à l’enfant ;

- Les fumeurs, dont l’appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac ;

- Les sportifs, qui, de par leur activité respiratoire accrue, sont plus exposés aux polluants.

 

Les particules ont également des effets sur l’environnement. Les effets de salissure sont les atteintes les plus évidentes, de fait les particules contribuent à la dégradation physique et chimique des matériaux, bâtiments, monuments… Accumulées sur les feuilles des végétaux, elles peuvent les étouffer et entraver la photosynthèse. Les particules peuvent également réduire la visibilité, et influencer le climat en absorbant et en diffusant la lumière.

 

Les précédents épisodes de pollution

Dans le cas des particules, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 50 µg/m3/j et le seuil d’Alerte à 80 µg/m3/j.

En Bourgogne-Franche-Comté comme dans d’autres régions, l’historique des épisodes de pollution montre que les hivers se suivent mais ne se ressemblent pas :

  • En 2017 (janvier et février particulièrement froids, secs et peu venteux) :

Deux épisodes d’envergure nationale sont survenus d’abord entre le 20 et le 30 janvier sur toute la région, puis sporadiquement les 15 et 16 février.

L’épisode de janvier a atteint des niveaux record pour la région : le seuil d’alerte a été atteint sur plusieurs départements. Le maximum de 100,8 µg/m3 en moyenne journalière revient à la station de Mâcon pour la journée du 27 janvier 2017.

  • En 2018 (hiver particulièrement arrosé, tempête Eleanor et températures douces en janvier, puis très froides en février et mars) :

Seulement 5 jours marqués par des épisodes de pollution aux particules. Un premier épisode du 8 au 10 février a touché 5 des 8 départements de la région BFC (Doubs, Jura, Haute-Saône, Yonne et Territoire-de-Belfort). Le second, survenu les 4 et 5 mars, n’a été localisé que sur une zone du nord-est de la région (Doubs et Territoire-de-Belfort).

Au cours de ces épisodes, seul le seuil d’information et de recommandation a été franchi.

  • En 2019, pour le moment, aucun épisode de pollution n’est à déplorer. Selon Meteo France, l’hiver 2018/2019 se classe parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du 20ème siècle. La suite reste à venir…

 

 

Les bons gestes

D’une manière générale

  • Je privilégie le covoiturage et les transports en commun

  • J’adopte une conduite apaisée, je coupe le moteur à l’arrêt, mon véhicule est régulièrement entretenu

  • Je ne surchauffe pas mon logement (19°C suffisent)

En cas d’épisode de pollution aux particules

  • Je réduis ma vitesse si la limitation est supérieure ou égale à 70 km/h (sauf si j’ai la vignette CRIT’AIR zéro émission)

  • J’évite d’utiliser le bois et ses dérivés comme chauffage d’appoint ou d’agrément s’il n’est pas une source indispensable de chauffage

  • Je reporte l’utilisation d’outils à moteur thermique (tondeuse, groupe électrogène…)

  • Bien entendu, j’ai conscience que le brûlage à l’air libre des déchets, y compris les végétaux est interdit

 

FOCUS sur la mesure de restriction de vitesse appliquée sur le tronçon de l’A36 traversant l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard

Une mesure de restriction de vitesse peut être engagée sur l’autoroute A36, dans le cadre des mesures visées dans le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) dont l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard fait l’objet. En effet, en cas de pic de pollution et sur arrêté préfectoral, les limitations de vitesse sont abaissées de 20 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée sur le tronçon d’autoroute traversant l’AUBM pour tous les véhicules, en application des arrêtés préfectoraux n°25_2017_09_04_001 du 4 septembre 2017 dans le Doubs et n°90-2017-08-28-002 du 28 août 2017 dans le Territoire de Belfort, ainsi que de l’article R411-19 du Code de la Route.

Ce PPA a pour but de réduire localement la pollution atmosphérique et ainsi d’améliorer la santé de la population de l’Aire urbaine, notamment les plus fragiles.

 

Les recommandations sanitaires

De manière générale

  • Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes 

  • En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien

  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants en intérieur, chauffage au bois…)

  • Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation

Pour les personnes sensibles et vulnérables

(femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution)

  • Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe

  • J’évite toute activité sportive ou physique intense, en plein air comme à l’intérieur

  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (usage de solvants sans protection appropriée, tabac…)

  • Je respecte scrupuleusement ou adapte sur avis de mon médecin le traitement médical à visée respiratoire en cours…

 

Pour en savoir plus