Parmi les étapes indispensables à la préparation du jardin ce mois-ci, figurent le ramassage des feuilles mortes et la taille de certains arbres et arbustes. Mais attention, au sens figuré comme au sens propre : on ne fait pas feu de tout bois. Les éléments issus de la tonte de pelouses, de la taille de haies et d'arbustes, d'élagages, de débroussaillement et autres pratiques similaires, constituent des déchets qu’il faut ensuite éliminer ou valoriser. D’après l’ADEME, l’entretien du jardin pour un particulier génèrerait près de 160 kg de déchets verts par personne et par an. Pour s’en débarrasser, 9 % des foyers opteraient pour le brûlage à l’air libre, ce qui représenterait près d’un million de tonnes de déchets verts brûlés à l’air libre chaque année en France… soit l’équivalent des émissions annuelles de particules de 8 millions de pavillons chauffés au fioul ! (source)
Considéré comme nocif à la santé et polluant, le brûlage des déchets verts, outre des nuisances toxiques, provoque des fumées désagréables et peut être à l’origine de troubles de voisinage. Il est également la cause de la propagation d’incendie si les feux ne sont pas correctement surveillés et contrôlés.
Contrairement à une idée reçue, l’apport en déchetterie est en effet largement préférable à une combustion à l’air libre pour la qualité de l’air ! En effet car en termes de pollution, la combustion de biomasse peut représenter localement et selon la saison une source prépondérante dans les niveaux de pollution, le brûlage des déchets verts étant une combustion peu performante qui émet des imbrûlés, en particulier si les végétaux sont encore humides. Parmi les polluants atmosphériques émis par un feu de déchets verts, on retrouve :
des particules (PM)
des oxydes d’azote (NOx)
des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
du monoxyde de carbone (CO)
des composés organiques volatils (COV)
du benzène
des dioxines et furanes
La toxicité peut être nettement accrue quand sont associés d’autres déchets comme par exemple des plastiques, des bois traités, des papiers souillés, du carburant, …
Selon le Ministère en charge de l’environnement, 50 kg de végétaux brûlés émet autant de poussières que :
18 400 km parcourus par une voiture essence récente
5 900 km parcourus par une voiture diesel récente
3 semaines de chauffage au bois d’un pavillon avec une chaudière bois performante
3 mois de chauffage d’un pavillon avec une chaudière fioul performante
70 à 920 trajets aller-retour vers une déchetterie (selon le type de véhicule, sur la base d’un trajet de 20 km)
(source)
Depuis 2011, le brûlage des déchets verts par les particuliers et les professionnels est strictement interdit (sauf exceptions préfectorales).
De nombreuses autres solutions existent pour les particuliers, collectivités et entreprises d'espaces verts qui envisagent d’éliminer leurs déchets verts :
Ce procédé naturel consiste à transformer les déchets organiques (déchets de jardin, de cuisine...) en un terreau de qualité pour les cultures. Il permet de réduire les quantités de déchets produits et fournit un engrais de bonne qualité pour les plantes.
Petits et gros branchages broyés constituent un excellent paillis pour le jardin et le potager. Disposer ses tontes de gazons, des copeaux de bois ou des feuilles mortes sur le sol permet, entre autres, de l’enrichir en matière organique et de protéger les souches des températures négatives. Il crée une rétention d’humidité et évite aussi le développement des mauvaises herbes.
Le niveau de particules générées par le brûlage de végétaux est bien supérieur à celui du trajet et en plus, les déchets y seront valorisés !
Cette technique consiste à laisser l’herbe finement coupée directement sur la pelouse.
Il est également possible de limiter la production de déchets verts en ayant recours à des pratiques d’entretien des espaces verts adaptées : choix des espèces végétales, adaptation du calendrier des tontes et des élagages, etc.
En cas de non-respect de l'interdiction, il est possible d'alerter les services d'hygiène de la mairie. Les voisins incommodés par les odeurs peuvent par ailleurs engager la responsabilité de l'auteur du brûlage pour nuisances olfactives. Les contrevenants s’exposent alors à une amende pouvant aller jusqu'à 450 €. (source)
Affichez notre poster « Le brûlage des déchets verts… c’est interdit ! mais pourquoi ? »