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En été, l'ozone prend ses quartiers

Publié le : 24 June 2021

En été, l’ozone prend ses quartiers

 

L’épisode de fortes chaleurs survenu la semaine dernière nous rappelle que l’été démarre officiellement. Alors que Météo France annonçait déjà plus de 35°C au plus chaud de la journée sur le pourtour méditerranéen, les 30°C ont été pratiquement généralisés sur le territoire, y compris en Bourgogne-Franche-Comté. A l’instar d’autres régions, les niveaux d’ozone se sont quelque peu emballés lors de ces chaudes journées ensoleillées, toutefois sans conduire à un épisode de pollution. L’occasion d’anticiper les bons gestes sur ce polluant typiquement estival…

 

Un polluant typiquement estival…

L’ozone n’est pas un polluant émis directement. C’est un polluant dit « secondaire », qui résulte de l’action du rayonnement solaire sur certains composés « précurseurs » tels les oxydes d’azote (NO et NO2) et les composés organiques volatils (COV), d’origine industrielle et automobile pour l’essentiel. La météorologie est un facteur qui influe fortement sur la formation de l’ozone : en général, plus il y a de soleil et de chaleur, plus la formation d’ozone dans l’air est importante !

En outre, la pollution par l’ozone apparaît surtout l’été, lorsque l’ensoleillement est intense. Les plus fortes concentrations sont le plus souvent mesurées en milieu ou fin d’après-midi (forte intensité solaire favorisant les réactions chimiques) et par vent faible (stagnation des polluants dans l’atmosphère), en périphérie des zones émettrices des polluants primaires puis transportées sur de longues distances.

Les précurseurs de l’ozone sont issus des industries, du chauffage mais surtout des transports. D’après les données OPTEER pour l’année de référence 2018 :

  • Les oxydes d’azote sont émis à 65% par le transport routier, 10% par l’industrie et 5% par le secteur résidentiel en BFC.

  • Les COV sont émis à 43% par l’industrie, 42% par le secteur résidentiel et 8% par les transports routiers en BFC.

 

…qui peut parcourir de longues distances

Les concentrations d’ozone les plus importantes ne sont pas nécessairement mesurées sur le lieu principal d’émission des polluants précurseurs (centres des agglomérations, zones industrielles) mais parfois à 50, 100 ou 150 km de là (dans des zones rurales) sous le vent des émetteurs.

L’ozone produit la journée dans les villes disparaît en grande partie pendant la nuit ou sous l’effet d’autres polluants. Dans les zones rurales en revanche, la concentration en polluants qui détruisent l’ozone est moins importante en raison de sources de pollution plus faibles. Des phénomènes d’accumulation peuvent alors se produire et générer ainsi des concentrations plus élevées à la campagne.

 

Des effets sur la santé et sur l’environnement

L’ozone est un gaz irritant à fort pouvoir oxydant pour les muqueuses respiratoires et oculaires. Les symptômes les plus fréquents sont :

  • Toux

  • Essoufflement

  • Gêne à l’inspiration

  • Douleurs thoraciques

  • Irritations du nez, de la gorge et des yeux

L’ozone diminue le seuil de réactivité aux allergènes et entraîne l’augmentation de la fréquence des crises d’asthme.

Les jeunes enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, les allergiques et les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et respiratoire sont particulièrement sensibles à la pollution par l’ozone.

En outre, l’ozone a un effet néfaste sur la végétation (processus physiologiques des plantes perturbés), sur les cultures agricoles (baisse des rendements) et sur le patrimoine bâti (fragilisation/altération de matériaux tels métaux, pierres, cuir, caoutchouc, plastiques…).

Une caractéristique de l’atteinte des végétaux par l’ozone est la formation de nécroses (ou taches) sur la surface des feuilles. Ce phénomène réduit la capacité de fixation du CO2 par la plante lors de la photosynthèse. A plus long terme, ces effets peuvent se traduire par une dégradation du métabolisme de la plante et une réduction de sa croissance, avec pour conséquence une perturbation de la chaîne alimentaire. Du point de vue économique, les pertes liées à la pollution à l’ozone sur les rendements agricoles en France ont été estimés à 15% pour le blé, 11% pour les pommes de terre, 22% pour les hêtres et 12% pour les chênes. (source p.15)

 

L’ozone amplifie le caractère allergisant de certains pollens

Dans certaines conditions, la pollution atmosphérique augmente le risque d’allergie aux pollens, soit en modifiant l’allergénicité des pollens, soit en fragilisant les voies respiratoires.

  • Action sur les grains de pollen

La présence d’ozone fragilise la membrane externe des grains de pollen, qui contiennent de minuscules granules. Ces granules, qui sont en réalité les composants allergènes du grain de pollen, ont alors plus de facilité à sortir du grain et donc à entrer en contact avec les muqueuses.

  • Action sur les voies respiratoires

L’ozone a un caractère irritant qui fragilise les muqueuses respiratoires et les rendent plus sensibles et plus réactives. Ses effets s’ajoutent alors à ceux de l’allergie aux pollens. D’autre part, l'ozone augmente la perméabilité des muqueuses respiratoires, ce qui engendre une réaction allergique à des concentrations de pollen plus faibles.

 

 

Les bons gestes

L'ozone est un polluant dépendant essentiellement des conditions météorologiques : il est donc difficile d'influer sur sa formation. Il reste cependant possible d'agir en limitant les niveaux de ses précurseurs (NOx et COV) :

  • J’évite d’utiliser mon véhicule et préfère le covoiturage, les transports collectifs, le vélo voire la marche lorsque cela est possible

  • J’adopte une conduite apaisée, je coupe le moteur à l’arrêt, je limite l’utilisation de la climatisation, mon véhicule est entretenu

  • Je reporte l’utilisation d’outils à moteur thermique (tondeuse, groupe électrogène…)

  • J’évite d’utiliser des produits à base de solvants (white spirit, peinture, vernis…).

  • Je respecte l’interdiction de brûlage à l’air libre des déchets (y compris les végétaux)

 

Les recommandations sanitaires en cas de pic de pollution

  • De manière générale :

    • Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes

    • En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien

    • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants, exposition aux pollens…)

    • Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation

  • Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) :

    • Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe

    • Je limite les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions), autant en plein air qu’à l’intérieur

 

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