L’air de nos logements est souvent plus pollué que l’air extérieur. D’après l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), il serait même 5 à 10 fois plus pollué ! En effet, à la différence de l’environnement extérieur, cet espace est clos, ce qui permet aux polluants de s’accumuler plus facilement.
Plusieurs types de polluants peuvent être présents dans nos espaces intérieurs, avec des origines diverses et des conséquences relatives sur la santé. Les connaître et adopter les bons gestes au quotidien est essentiel pour limiter cette pollution.
Certains polluants se diffusent régulièrement, dans des concentrations faibles (émissions des meubles par exemple) alors que d’autres ont des concentrations élevées mais ponctuelles, en fonction de nos activités (fumée de tabac, bricolage, produits d’entretien…).
Les polluants de l’air intérieur trouvent diverses origines, comme nos activités, les matériaux de construction, d’ameublement et de décoration, les produits de consommation courante… en plus des transferts de pollution extérieure.
Parmi les polluants les plus couramment rencontrés :
Les polluants physiques : particules fines (fumée de tabac, ménage, poêle à bois, combustion de bougies…), fibres (dalles de sol, plafond), radon (sous-sol), etc…
Les polluants chimiques : composés organiques volatils (fumée de tabac, produits d’entretien et de bricolage, matières plastiques…), formaldéhyde (meubles en contreplaqué, combustion de l’encens, cosmétiques…), pesticides (entretien des plantes intérieures, traitement du bois, anti-moustiques…), monoxyde de carbone (combustions), etc…
Les polluants biologiques : moisissures (pièces humides, plantes d’intérieur…), bactéries, virus, allergènes respiratoires (pollens, animaux domestiques…), etc…
Le tabac est le premier polluant d’intérieur… et celui sur lequel il est le plus facile d’agir ! Ensuite, on trouve les produits d’entretien (produits ménagers, parfums d’intérieur, encens), les produits de bricolage (peintures, colles, solvants, produits de jardinage), les matériaux de construction (laine de verre, de roche), les produits utilisés pour la fabrication des meubles (formaldéhyde par exemple), le radon, etc.
Les premiers affectés par la pollution intérieure sont souvent les personnes les plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées. Les effets sur la santé vont d’une simple gêne (toux, irritations…) à des pathologies touchant principalement le système respiratoire : maux de tête, irritations des voies respiratoires, bronchites, allergies... Certains polluants, tels le formaldéhyde très répandu en environnements intérieurs, sont classés « cancérogènes certains » par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC).
En 2014, l'Anses avait évalué à près de 20.000 par an le nombre de décès prématurés provoqués par six polluants intérieurs les plus étudiés (benzène, radon, trichloréthylène, monoxyde de carbone, fumée de tabac, particules).
Pour chasser les polluants accumulés, renouveler l’air est indispensable. Aérer en ouvrant grand une fenêtre permettra d’écrêter efficacement mais pour un temps les « pics de pollution » intérieure. Un système de ventilation quant à lui assurera un renouvellement d’air général et permanent du logement dans toutes les pièces, en remplaçant une partie de l’air intérieur vicié par de l’air extérieur sain.
La pollution de l’air intérieur n’est pas une fatalité : les moyens de la contrer existent. Ils portent à la fois sur la conception des bâtiments, sur l'utilisation de matériaux adaptés et sur le comportement et l'éducation des occupants :
J’aère régulièrement mon logement pour évacuer les polluants intérieurs.
Ma ventilation permet de renouveler l’air en assurant une circulation générale et permanente.
J’identifie et agis sur les sources de pollution pour éliminer durablement les polluants.
Concrètement, pour ce troisième point, de nombreux gestes peuvent être appliqués :
J’enclenche la hotte de ventilation pendant la cuisson des repas ;
J’évite les parfums d’intérieur, les bâtons d’encens, les bougies parfumées, les sprays, le papier d’Arménie… ;
Je sors du logement pour fumer ;
J’aère beaucoup plus largement les pièces après une douche ou un bain, pendant ou après avoir cuisiné, pendant le séchage du linge… pour éviter la condensation de l’eau sur les surfaces (murs, meubles,…) ;
Je n’effectue pas de travaux en intérieur s’il n’est pas possible d’aérer pendant de longues plages horaires ;
Je respecte les doses préconisées sur la notice des produits d’entretien ;
Je respecte les précautions et modes d’emploi des produits. Je ne les mélange jamais entre eux, notamment de l’eau de javel avec d’autres produits ;
Je sors les plantes d’intérieur à l’extérieur pour les traiter, cela évitera que les pesticides ne se répandent dans l’air intérieur ;
J’élimine régulièrement les poussières (sol, tissus d’ameublement) en passant l’aspirateur et change régulièrement les sacs d’aspirateur ;
J’évite de faire sécher le linge à l’intérieur, sinon je le mets dans un endroit bien ventilé ;
En cas de prolifération de moisissures, je procède au nettoyage des surfaces contaminées avec de l’eau de Javel. J’évite d’utiliser des produits dits « anti-moisissures » vendus dans le commerce, qui émettent parfois des composés organiques volatils toxiques ;
Je nettoie fréquemment mes draps, couettes, oreillers et aère régulièrement ma literie ;
Je limite la circulation des animaux de compagnie, notamment dans les chambres
Je laisse toujours les aérations (VMC) fonctionner ! Elles sont là pour permettre à l’air de circuler, réduire l’humidité et éviter une atmosphère trop confinée…
Les mesures de confinement actuelles ne justifient pas de rester à la maison toutes fenêtres fermées.