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Feux d'artifices: quand la pollution explose

Publié le : 01 July 2021

Feux d’artifice : quand la pollution explose

 

Il n’y a pas d’âge pour attendre les vacances d’été… Et ça tombe bien : celles-ci démarrent officiellement la semaine prochaine, mardi 6 juillet ! Pour beaucoup, et même en temps de Covid, cette nouvelle s’accompagne souvent d’une irrésistible envie de partir, sortir, se détendre… Cette année, quelques feux d’artifices devraient pouvoir se tenir un peu partout en France. Un évènement phare de l’été qui accompagne traditionnellement de nombreuses fêtes, dont la très prochaine fête nationale du 14 juillet. Mais pour concilier festivités et qualité de l’air, quelques bons gestes s’imposent…

 

Comment ça fonctionne ?

Un feu d’artifice est un procédé pyrotechnique mettant en œuvre des explosifs qui produisent de la lumière mais aussi du son et de la fumée.

Le principe de base des feux d'artifice repose sur la combustion d’une poudre contenant :

  • un composé oxydant (nitrate, chlorate ou perchlorate) qui libère de l'oxygène,

  • un composé réducteur (soufre et carbone, en mélange avec silicium, bore, magnésium ou encore titane) qui sert de combustible.

Lors de la combustion de ces composés, entre 1000 et 3000°C, des particules d’oxydes métalliques sont formées. Les « étoiles » qui apparaissent au moment de l’explosion prennent la couleur des composés métalliques en combustion : strontium (rouge), baryum (vert), titane (argenté), sodium (jaune), cuivre (bleu), calcium (orange)… D’autres composés sont ajoutés au mélange pour diversifier les effets des bombes : antimoine pour le scintillement, aluminium pour les étincelles ou encore zinc pour les fumées.

 

Impacts sur la santé et l’environnement

Lors de leur explosion, les feux d’artifice se décomposent sous forme de fumées, gaz, débris et particules qui se répandent dans l’air, dans l’eau et sur le sol. L’hydrogène sulfuré, le méthane, le dioxyde de soufre ou encore les particules fines émis dans l’atmosphère à des taux localement élevés, sont notamment susceptibles de pénétrer dans les poumons des spectateurs. D’autres substances toxiques sont dégagées à l’explosion :

  • perchlorates et dérivés : un minéral oxydant dont les effets sur la santé et l’environnement posent encore de nombreuses questions, notamment sur des problèmes de thyroïde, des perturbations du système endocrinien et même certains cancers

  • métaux utilisés pour la couleur : les contaminations au cuivre sont susceptibles d’entraîner des taux élevés de dioxine et des problèmes de peau, les contaminations à l’aluminium sont liées à des problèmes cognitifs et sont suspectées d’augmenter la prévalence de la Maladie d’Azlheimer. Le phosphore, qui est également massivement utilisé dans les feux d’artifice, entraînerait l’eutrophisation des lacs. Le baryum, radioactif, peut causer des problèmes gastro-intestinaux…

Une étude américaine de 2015 révélait une hausse de 42% du niveau de particules fines dans l'air au cours de l'heure qui suit le feu d’artifice, le taux ne revenant à la normale que le lendemain, 16 heures après le spectacle. (sources: ici et ici)

Ces pics peuvent incommoder les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires ou d’affections chroniques des voies respiratoires. La charge en aérosols des feux d’artifice ne devrait, en revanche, pas avoir de conséquences, ou uniquement des effets négligeables, sur la santé des personnes bien portantes. (source)

En outre, la toxicité des émissions pyrotechniques dépend de la quantité de poudre utilisée, de la nature des polluants (oxydants, métaux…), de la méthode et hauteur de lancement et enfin de la météo. Le risque majeur au cours du spectacle étant le vent, pouvant favoriser le déplacement des fumées vers les spectateurs.

Si un seul feu d’artifice n’a pas de conséquences dévastatrices sur l’environnement, la santé ou la biodiversité, c’est la répétition de ces spectacles qui peut entraîner des taux de contamination anormalement élevés à long terme. D’après une étude publiée en 2001 par l’Office Fédéral de l’Environnement Suisse (OFEV), en proportion annuelle, la pollution due aux feux d’artifice est moindre que celle liée à d’autres sources, comme le trafic.

 

Une pollution relativement éphémère

En Bourgogne-Franche-Comté, les soirs du vendredi 13 et du samedi 14 juillet 2018, des pics de pollution aux particules (PM10 et PM2,5) ont pu être observés ponctuellement sur diverses stations du réseau de mesures, en lien avec les festivités de la Fête Nationale organisées dans certaines villes de la région. Bien que le phénomène ait été très bref, le niveau de particules fines a été pratiquement multiplié par 30 à l’issue du tir !

 

 

Depuis quelques années, les artificiers tentent de réduire l'impact environnemental des feux d'artifice :

  • Recours à l'air comprimé pour propulser les engins pyrotechniques

  • Spectacles son et lumière, voire vols de drones

  • Substitution des matériaux d’origine (plastique, perchlorates) par des matériaux biodégradables (papier, carton) ou moins polluants (tétrazole, bistétrazole)

 

 

 

Les bons gestes

Sans grand danger pour des évènements ponctuels de taille réduite, les émanations des feux d’artifice le sont beaucoup plus si leur fréquence augmente :

  • Je suis une personne sensible : je m’installe dans un endroit qui n’est pas face au vent et suffisamment éloigné pour éviter le nuage de fumée.

  • J’achète des feux d’artifice : je me renseigne sur leur composition et sur la réglementation en vigueur.

  • Je privilégie les spectacles de lumières publics ou des représentations alternatives.

 

Pour en savoir plus