Lors des incendies de forêts, la qualité de l’air est bien évidemment dégradée : les feux de forêt et d’autres types de végétation produisent des gaz et des émissions de particules. Différents types de bois et autres végétaux sont composés de quantités variables de cellulose, lignine, tannins, et autres polyphénols, huiles, graisses, résines, cires et amidons qui produisent différents composés lorsqu’ils sont brûlés. En outre, la composition des fumées issues de la combustion des végétaux dépend de plusieurs facteurs : la nature des végétaux, leur densité, leur humidité, les conditions de combustion (intensité du feu, aération…) et l’éloignement à la source. Parmi les principaux polluants émis, figurent entre autres :
des particules
du monoxyde de carbone
du dioxyde de carbone
des composés organiques volatils et semi-volatils (hydrocarbures, organo-oxygénés, organochlorés…)
des oxydes d’azote
L’exposition de la population générale et des professionnels en charge de la lutte contre les feux de végétation, à ces fumées d’incendies et notamment aux particules fines dégagées, peut avoir des conséquences sur la santé. L’inhalation à court terme de fumées de bois altère les mécanismes de défense immunitaires des poumons, importants dans la résistance aux infections pulmonaires. Cela peut entraîner notamment une diminution de la fonction respiratoire avec une augmentation de l’hyperréactivité bronchique et de la prévalence de symptômes respiratoires. Les populations atteintes de pathologies respiratoires chroniques, dont les asthmatiques, constituent une sous-population particulièrement sensible.
Selon les projections de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), la fréquence des feux de forêt devrait augmenter et entraîner une plus forte pollution atmosphérique. Les polluants se déposant sur la surface de la Terre, le phénomène affectera également les écosystèmes naturels et les surfaces agricoles. (source)
Les incendies de forêts sont favorisés par le changement climatique et renforcent l’effet de serre.
Impacts du changement climatique sur les forêts
En plus de s’adapter difficilement aux changements climatiques, les arbres sont fragilisés par les tempêtes et les périodes de sécheresse, ce qui les rend plus sensibles aux incendies. En effet, sous l'effet du réchauffement, les sols et la végétation se dessèchent. L’accumulation de cette « biomasse » sèche, particulièrement combustible et inflammable, favorise la progression et l’intensité des incendies. En effet, plus le bois est sec, plus il s’enflamme.
Contribution des feux de forêts à l’effet de serre
Lors de leur combustion, les végétaux libèrent le CO2 accumulé au cours de leur croissance. Ils relâchent également du méthane et du protoxyde d’azote, qui sont eux aussi des gaz à effet de serre. Les sols relâchent, quant à eux, le dioxyde de carbone stocké sous terre. En outre, les végétaux disparus ne peuvent plus jouer leur rôle de « puits de carbone ». Selon certains spécialistes, les forêts brûlées peuvent mettre trente ans à absorber de nouveau le carbone relâché lors de l’incendie. Par ailleurs, avec la chaleur et la sécheresse citées précédemment, les arbres grandissent moins vite et fixent moins le carbone, renforçant le phénomène d’effet de serre.
Pour Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du conseil scientifique du GIEC, les feux de forêts représentent environ 4 à 5 % des émissions de CO2 mondiales, même si ce chiffre est difficile à estimer : « Ce n’est pas la source principale d’émissions, mais c’est non négligeable ». (source)
Ces derniers jours, la province canadienne de l’Alberta est en proie à des feux de forêts sans précédent, au point d’avoir décrété l’état d’urgence et évacué déjà près de 30 000 habitants de la zone. Plus d'une centaine d'incendies dans des forêts ou de broussailles étaient toujours actifs dans la province, lundi matin, dont 28 considérés comme "hors de contrôle" par les autorités. Depuis quelques années, l'ouest du Canada est frappé à répétition par des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique. En 2021, un dôme de chaleur «historique» avait fait des centaines de morts et avait été suivi par d’importants incendies. La province de l’Alberta connaît actuellement des conditions anormalement sèches, voire une sécheresse grave par endroits, selon les derniers relevés du gouvernement canadien. (source)
L'activité humaine est très souvent responsable des départs de feux. En forêt, il est impératif de respecter certaines règles de prudence et de civisme avec la plus grande rigueur :
Je n’utilise pas de feu en forêt
Je ne fume pas en forêt, je ne jette pas mes mégots aux abords des forêts (ni tout autre débris incandescent)
Je n’allume pas de barbecue à moins de 200 mètres d’une zone boisée
Je ne brûle pas de déchets verts
Je ne pratique pas de camping isolé ou de bivouac
Je ne tire pas de feux d’artifices (publics ou privés) sur le territoire d’une commune forestière
Je débroussaille mon jardin, surtout en été
Je ne stocke pas de combustibles trop près de ma maison (bois, gaz, peinture, solvants ou citerne de fuel…)
(Ré)écouter le pdcast "La météo de l'air" avec Radio Omega
(Re)lire notre précédente actu consacrée à l’impact des feux de forêt sur la qualité de l’air