La prévalence de l’allergie aux pollens varie en fonction de l’âge : elle est plus élevée chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées.
Les estimations les plus pertinentes de la prévalence de l’allergie aux pollens issues d’enquêtes épidémiologiques menées en France, de 1994 à 2006, sont au plus :
La prévalence de la pollinose varie également d’une région à l’autre. Cette variation inter-régionale est observée dans toutes les études, et elle est liée à la différence de végétation entre les régions, mais également aux intensités des saisons polliniques.
La prédisposition génétique au développement d’une allergie est un facteur de risque important dans le développement des pollinoses. Cependant, la pathologie allergique peut survenir indépendamment de cette prédisposition et peut concerner n’importe quel individu, pour peu qu’il ait subi une exposition suffisamment intense et prolongée.
Cette semaine, les pollens de graminées sont arrivés en masse sur tous les capteurs de la région. Ces pollens devraient être présents une majeure partie de l’été, les concentrations seront fortes notamment lors des belles journées ensoleillées.
Les pollens de graminées ont un potentiel allergisant parmi les plus forts : d’après le Centre d’Allergie Suisse, 70% des allergiques réagissent aux pollens de graminées. (source)
L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes. En présence de ces allergènes, le système immunitaire d’une personne allergique réagit en libérant de l'histamine, hormone à l'origine d’une inflammation des muqueuses. Les pollens provoquent par inhalation, en pénétrant dans les voies respiratoires des individus allergiques, des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères, toujours gênantes voire invalidantes :
- Rhinite avec irritation et picotement du nez ;
- Crises d’éternuements ;
- Ecoulement souvent abondant et obstruction nasale ;
- Conjonctivite ;
- Toux, respiration sifflante, voire asthme ;
- Fatigue, maux de tête ;
- Manifestations cutanées ;
- …
La famille des graminées (poaceae) regroupe près de 10 000 espèces différentes. Ce sont des plantes généralement caractérisées par une tige légère et très résistante renflée de nœuds réguliers, d’où poussent de longues et fines feuilles lancéolées, formant une gaine autour de la tige. Leurs petites fleurs, rassemblées en épis, se transforment en fruits secs appelés « caryopses » (par exemple les grains du blé). Parmi les plus répandues, on distingue :
Fléole des prés (Phleum pratense) ;
Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) ;
Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) ;
Ivraie vivace (Lolium perenne) ;
Pâturin des prés (Poa pratensis) ;
Fétuque des prés (Festuca pratensis) ;
Chiendent (Elymus repens) ;
Agrostide (Agrostis capillaris) ;
Houlque laineuse (Holcus latanus) …
Avoine (Avena sativa) ;
Maïs (Zea mays) ;
Seigle (Secale cereale) ;
Blé (Triticum sativum) ;
Orge (Hordeum vulgare) …
Herbe de la pampa (Cortaderia selloana) ;
Fétuque (Festuca amthystina, F. glauca, F. mairei…) ;
Baldingère (Phalaris arundinacea) ;
Fromental élevé (Arrhenatherum elatius) …
La pollinisation des graminées commence en avril et se termine en septembre, la principale floraison se situant entre mai et juillet, avec un pic généralement dans le courant du mois de juin.
Dans la famille des graminées, le seigle présente un pollen parmi les plus agressifs !
Les conditions météorologiques actuelles sont favorables à la pollinisation des graminées, espèce fortement allergisante. En conséquence, il est attendu pour cette semaine un risque allergo-pollinique maximal (indice de 3 dit « très élevé ») pour l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté. D’après les observations du RNSA (www.pollens.fr), les pollens de graminées montent en puissance sur tout le territoire. Cette situation devrait perdurer dans les prochains jours, seules les averses pouvant apporter un peu de répit aux personnes allergiques, en plaquant les pollens au sol.
Les précédentes alertes
Les alertes aux pollens de graminées se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Dans notre région, sur les 5 dernières années, ces alertes ont duré :
en 2023 : 10 semaines à partir du 15 mai
en 2022 : 7 semaines à partir du 16 mai
en 2021 : 4 semaines à partir du 4 juin
en 2020 : 5 semaines à partir du 22 mai
en 2019 : 5 semaines à partir du 7 juin
En anticipation d’un pic pollinique, la prise d’un traitement prescrit par un médecin ou un allergologue peut limiter les symptômes des personnes allergiques.
Lorsque le pic survient, de nombreuses mesures d’éviction peuvent être prises au quotidien pour limiter les effets de l’allergie aux pollens :
J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée ;
J’évite les promenades dans les champs ou les herbes hautes par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée ;
Je porte des lunettes de soleil afin de protéger mes yeux du contact des pollens ;
Je privilégie les mouchoirs à usage unique ;
En voiture, je roule vitres fermées, notamment en campagne ;
Je change de vêtements en rentrant chez moi ;
J’évite de mettre à sécher le linge dehors ;
Je ne tonds pas le gazon moi-même, je ne reste pas à proximité durant la tonte ;
Je rince mes cheveux avant de me coucher afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller ;
Je lave mon nez matin et soir avec un sérum physiologique ou un spray d’eau de mer pour éliminer au fur et à mesure les pollens qui s'accumulent dans les muqueuses nasales.
En cas de symptômes allergiques, il convient de consulter un médecin ou un allergologue.
Enfin, dans certains cas, les allergologues conseillent la désensibilisation ou l’immunothérapie, qui permettent en quelques années de se débarrasser de son allergie.
Réécoutez notre podcast « La Météo de l’air » sur Radio Oméga (prochainement disponible)
Télécharger notre « fiche pollen » consacrée aux pollens de graminées