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L’environnement, source de mal-être ?

Publié le : 20 October 2022

L’environnement, source de mal-être ?

 

Selon l’OMS, la santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Au-delà des pathologies bien connues que notre environnement atmosphérique peut provoquer sur notre organisme, existent aussi des pathologies moins visibles, portant sur la santé mentale. A l’occasion des « Semaines d’information sur la santé mentale » qui se tiennent ces jours-ci, faisons le point sur ce qu’est l’« éco-anxiété », un enjeu sanitaire émergent…

 

L’éco-anxiété, un mal contemporain

La pollution atmosphérique est le principal facteur de risque environnemental pour la santé. Alors que cette semaine traverse un épisode de redoux particulièrement exceptionnel pour une mi-octobre, les épisodes météorologiques extrêmes se multiplient : étés caniculaires, sécheresse, inondations, tempêtes, feux de forêts, gel printanier,… Pour ce qui est de notre pays, mais ailleurs dans le monde, des millions de personnes deviennent réfugiés climatiques et se retrouvent en errance.

Quand on pense au réchauffement climatique, on ne fait pas forcément le lien avec la santé mentale. Pourtant, chercheurs et praticiens constatent que les changements climatiques entraînent chez un nombre grandissant de personnes une profonde tristesse et un sentiment comparable au deuil. Apparu dans les années 90, le concept d’« éco-anxiété » désigne une forme d’anxiété liée à l’environnement et aux dérèglements climatiques. C’est avant tout une réaction émotionnelle, c’est la peur des conséquences que peuvent avoir les bouleversements environnementaux en cours et à venir.

Quelle différence avec la « solastalgie » ?

Eco-anxiété et solastalgie sont liées mais ne désignent pas tout à fait la même chose… L’éco-anxiété est une inquiétude qui n’implique pas forcément un état dépressif. Elle ne regroupe pas les sentiments tels que l’impuissance, la tristesse ou la culpabilité. La solastalgie est emprunte d’une diversité et d’une palette d’émotions plus intenses.

Selon un sondage Ifop, 85 % des Français en 2018 se déclaraient inquiets face au changement climatique, dont 29% comme très inquiets (source). Nous sommes finalement nombreux face à nos émotions. Les études démontrent que les jeunes sont plus soucieux de leur avenir au vu des dérèglements climatiques que les plus vieux. Selon ce même sondage, « Les risques liés au changement climatique sont identifiés, par les jeunes de 15 à 35 ans interrogés, comme l’enjeu environnemental et sanitaire le plus important de nos jours : 59% des interviewés estiment qu’ils sont un des risques les plus préoccupants ».

Une autre étude sur l’anxiété climatique des jeunes, parue dans le journal The Lancet et fondée sur un sondage auprès de 10 000 jeunes de 16 à 25 ans dans 10 pays dont la France, indique que :

  • 45 % des 15-25 ans ressentent de l’anxiété à propos de la crise climatique,

  • 75% des 15-26 ans voient le futur comme « effrayant »,

  • 56% jugent que « l’humanité est condamnée » (source)

D’autres pathologies mentales pourraient être favorisées par la pollution atmosphérique, par exemple les fonctions cognitives, la dépression, le bien-être psychologique, le stress, la bipolarité….

 

Les symptômes de l’éco-anxiété

L’éco-anxiété n’est pas une maladie. Les symptômes qui lui sont associés sont avant tout émotionnels, liés à un état d’âme :

  • Anxiété

  • Colère

  • Tristesse

  • Impuissance

  • Inquiétude

  • Frustration…

Pour autant, bien qu’il ne s’agisse pas d’une maladie mentale, l’angoisse peut être tellement intense chez certaines personnes qu’elle peut entraîner des troubles cliniques :

  • Dépression

  • Crises d’angoisse et de panique

  • Insomnies

  • Burn-out...

Certains spécialistes indiquent que l’éco-anxiété peut avoir des conséquences positives. Toutes les émotions qui y sont liées peuvent pousser les gens à agir. La dimension existentielle y est très forte : ils interrogent et remettent en cause leur mode de vie. C’est comme une nouvelle boussole de l’existence. Certains vont réduire leurs déchets, d’autres vont diminuer leur consommation de produits carnés, ou bien encore passer de la voiture au vélo. (source)

 

Les semaines d’information sur la santé mentale

Actuellement se tient la 33ème édition des « Semaines d’information sur la santé mentale » (SISM) du 10 au 23 octobre. Créée en 1990, cette manifestation annuelle permet aux associations, citoyens, usagers et professionnels de se mobiliser autour d’actions d’information et de réflexion dans toute la France, afin de sensibiliser sur le sujet de la santé mentale. Cette année, la thématique retenue est « Pour ma santé mentale, agissons pour notre environnement ». Parmi les thèmes débattus :

  • L’environnement immédiat de chacun : le logement

La crise sanitaire et les confinements successifs ont révélé à quel point la qualité de notre logement (taille, insalubrité etc.) était un déterminant majeur de notre santé mentale.

  • L’environnement plus large : l’aménagement des communes (qualité des infrastructures et du réseau de transport en commun, présence et accès à la nature ou la biodiversité)

La manière dont les communes sont aménagées a également un impact sur la santé mentale. Cela passe par exemple par la qualité de son réseau de transports en commun qui permet de rendre accessible les différents services et lieux ressourçants d’une commune, le développement des mobilités douces comme le vélo, la réduction des nuisances sonores et de la pollution ou encore, l’aménagement d’espaces verts dans la ville.

  • L’environnement plus lointain encore : notre planète et la crise écologique actuelle.

De nombreuses études alertent sur l’effet de la crise climatique sur la santé mentale. La prise de conscience des enjeux liés au réchauffement peut affecter la vie quotidienne des personnes qui sont engagées dans la transition écologique. On peut voir apparaître de l’éco-anxiété, du stress post-traumatique ou encore l’aggravation de troubles psychiques déjà présents.

(Source : Communiqué de presse)

 

 

 

Les bons gestes

Pour faire face à l’éco-anxiété, je consulte un médecin car les bons conseils ne peuvent remplacer l’avis d’un expert sur le sujet.

D’après les spécialistes, on ne lutte pas contre l’éco-anxiété (… à moins que les choses s’améliorent au niveau environnemental), mais il est possible de calmer le stress qui lui est associé, par exemple :

  • Apprendre à gérer son stress

  • Se détacher des informations

  • Modérer certaines prises de position, remettre en question ses a priori

  • Passer à l’action dans son quotidien en adoptant un mode de vie en cohérence avec ses idées (zéro déchet, manger bio, ne pas prendre l’avion…)

  • Passer plus de temps dans la nature

  • Intégrer une association ou un évènement pour rencontrer des personnes sensibilisées

  • Pratiquer la relaxation, la sophrologie…

 

En savoir plus

 

 Sources