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L'impact des aérosols sur le climat

Publié le : 27 February 2020

L’impact des aérosols sur le climat

 

Nous connaissons bien l’effet de serre, phénomène qui est produit par l’interaction entre certains rayonnements de la surface terrestre et des gaz dits « à effet de serre », par analogie avec les serres agricoles. Mais qu’en est-il de l’effet induit par les aérosols ?

 

Qu’est-ce qu’un aérosol ?

Outre les bombes de spray répandues dans nos domiciles, le terme « aérosol » désigne un ensemble de particules liquides ou solides en suspension dans l’atmosphère (grains de sable, gouttelettes, cristaux de sel…). Leurs compositions chimiques sont variées et leurs origines sont multiples : naturelles ou anthropiques, primaires ou secondaires.

 

Quels sont les effets des aérosols sur le climat ?

Atmo BFC s’intéresse d’avantage aux polluants atmosphériques en raison d’enjeux sanitaires que climatiques. Mais certains d’entre eux ont des effets sur ces deux plans à la fois : les particules atmosphériques.

Ces dernières vont en effet interagir avec les rayons du soleil en en réfléchissant une partie vers l’espace comme pourrait le faire un miroir, autant d’énergie qui ne sera pas reçue par la surface terrestre. Les petites particules en suspension dans l’atmosphère vont également pouvoir servir de noyaux de condensation de la vapeur d’eau et permettre ainsi la formation de nuages. Par ces deux effets, les aérosols jouent un rôle refroidissant du climat.

En 1991, l’éruption du Mont Pinatubo (Philippines) aboutit à l’injection d’une grande quantité de particules soufrées jusque dans la stratosphère, couche de l’atmosphère située entre 12 et 50 km d’altitude. Par « effet miroir », il est évalué que cette seule éruption provoqua une baisse de la température moyenne d’un demi degré sur la globalité de la Terre.

 

Le « black carbon », une exception parmi les aérosols

Tous les aérosols ne se comportent pas de la même manière. En fonction de leur composition, certaines particules peuvent également contribuer au réchauffement climatique. Le « black carbon » (ou carbone suie) - un aérosol émis par la combustion de biomasse (chauffage au bois) et de combustibles fossiles (déplacements motorisés) - est caractérisé par sa grande capacité à absorber les radiations solaires incidentes. Son impact sur le climat se fait ressentir y compris après dépôt. En obscurcissant les surfaces terrestres, notamment la neige ou la glace, ces particules induisent un surplus de l’énergie solaire absorbée.

Pour ces deux raisons, à lui seul, le carbone suie est responsable d’un effet réchauffant supérieur à celui de certains gaz à effet de serre comme le méthane (CH4).

En climatologie, on dit que le black carbon diminue l’albédo terrestre. L’albédo désigne le pouvoir réfléchissant d’une surface. Cette grandeur permet de caractériser la fraction de l’énergie solaire qui est réfléchie vers l’espace. Les éléments qui contribuent le plus à l’albédo terrestre sont les nuages, la neige, la glace et les aérosols.

Malgré cela, il est établi que les aérosols pris en compte dans leur ensemble ont tendance à refroidir de manière significative le climat.

 

Une solution viable pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Si les aérosols sont capables d’atténuer une partie du réchauffement climatique, n’y a-t-il pas un paradoxe dans la volonté de réduire les activités émettrices de particules tout en luttant contre le réchauffement climatique ? Il faut bien veiller à rappeler que les activités anthropiques émettrices de particules vont de pair avec des émissions de gaz à effet de serre, plus puissants. La situation est donc plus complexe qu’elle ne paraît.

Par ailleurs, les bénéfices éventuels d’une injection artificielle de particules dans l’atmosphère -sérieusement envisagés- ne seraient ressentis qu’à court terme puisque le temps de résidence des aérosols en suspension dans l’air est de l’ordre de quelques semaines à quelques mois. Dans un même temps, avec une durée de vie pouvant dépasser le siècle, les gaz à effet de serre nous engagent pour des décennies voire des siècles.

…et quid de l’impact sanitaire des particules, impact bien connu aujourd’hui.

 

 

 

Les bons gestes

C’est au cours de réactions de combustion incomplètes de biomasse (chauffage au bois, brûlis) ou de matières fossiles (trafic automobile, chauffage au fioul...) que le carbone suie se forme. Exception faite des incendies naturels, son émission dans l’atmosphère est donc exclusivement générée par les activités humaines. Les leviers d’action que chacun pourrait mettre en œuvre portent sur deux secteurs : le chauffage domestique et les déplacements motorisés.

  • Chauffage domestique

    • Mon installation est optimisée, j’ai remplacé mon foyer ouvert par un insert ou un poêle labellisé « Flamme verte »

    • Je ne surcharge pas mon appareil (outre les risques d'incendie, la combustion sera incomplète et une importante fumée sera émise)

    • Je brûle un bois sec (le bois humide brûle moins bien et dégage beaucoup de fumée), le taux d’humidité ne doit pas dépasser 20 % pour le bois, 30% pour les plaquettes et 10% pour les granulés et les briquettes.

  • En voiture

    • J’évite de prendre la voiture pour des trajets de moins de 2 km

    • Quand c’est possible, je favorise les transports en commun (bus, train, tram…), le covoiturage ou encore les modes doux

    • J’adopte une conduite souple, je change de rapport rapidement et respecte les limitations de vitesse

 

Pour en savoir plus