Basé sur le même principe que le Nutriscore déjà appliqué sur les produits alimentaires, le Toxiscore consistera en un système d’étiquetage apposé sur les emballages des produits ménagers. Il permettra d'indiquer simplement et clairement leur niveau de nocivité et devrait entrer en vigueur dès 2022.
“Aujourd'hui, les étiquettes des produits ménagers sont très complexes. On ne sait pas très bien comment s'en servir. Cela concerne tous les produits ménagers. Il faut qu'on sache au premier coup d'œil s'il faut prendre des précautions d'utilisation, par exemple mettre des gants ou bien aérer la pièce“, déploré la ministre de la Transition écologique et solidaire, Barbara Pompili au micro de France Info ce vendredi 7 mai.
Le Toxiscore permettrait de classer les produits ménagers en 5 catégories (A, B, C, D ou E, du vert au rouge) selon différents critères qui restent à définir. L’objectif est bien évidemment de renseigner les consommateurs sur les risques sanitaires et écologiques qu’ils encourent à l’utilisation de ces produits.
Ce nouveau label sera conçu et mis en place par :
Le Conseil National de la Consommation
L’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire et environnementale (Anses)
L’Institut National de l’environnement industriel et des risques (Ineris)
Santé Publique France
Optionnel dans un premier temps, cet étiquetage pourrait, à terme, devenir obligatoire sur tous les produits ménagers. "L'opportunité de rendre cet affichage obligatoire sera étudiée après un premier retour d'expérience, si la réglementation européenne le permet", détaille le ministère.
A l'image du Nutriscore qui avait poussé certains industriels de l'agroalimentaire à adapter leurs recettes, le gouvernement espère que ce nouveau score réduira le recours à certains produits jugés nocifs pour la santé dans les produits ménagers: "Cette action vise également à encourager la commercialisation de produits ménagers ayant moins d’impact sur notre environnement", selon un porte-parole du Ministère.
La France fait partie des États européens les plus engagés en matière de santé environnement. Depuis la Conférence de Budapest en 2004, elle élabore tous les cinq ans, un Plan National Santé Environnement (PNSE). Inscrits dans le code de la santé publique, ces plans successifs ont permis des avancées notables pour réduire l’impact de l’environnement sur la santé, une meilleure prise en compte de la santé environnement à toutes les échelles du territoire, et le développement de programmes de recherche structurés (source). La mise en place du Toxiscore est inscrite dans le 4ème Plan national Santé Environnement (PNSE 4) qui s’intitule « Un environnement, une santé ». Adopté au début du mois de mai 2021, ce plan couvrira la période 2021-2025.
Nous avons recours à toute une pléthore de produits au quotidien : eau de Javel, lessives, produits vaisselle, dégraissants, détachants, détartrants, nettoyants WC, désinfectants, décapants, désodorisants, cires, lustrants, détergents, déboucheurs,… Ces produits contiennent pour la grande majorité des ingrédients pouvant présenter des risques pour la santé : intoxication, allergies, brûlures, gêne respiratoire… car la qualité de l’air n’est pas épargnée ! Ceci parce que la plupart des produits d’entretien courants contiennent des substances chimiques dites « actives » ou des solvants qui permettent à ces dernières de mieux pénétrer les surfaces à traiter. Ils peuvent donc émettre une grande variété de Composés Organiques Volatils (COV) auxquels nous sommes ensuite exposés.
En décembre 2020, une étude de l’UFC-Que Choisir menée sur 244 références parmi les plus courantes (lessives, adoucissants, nettoyants vitres, meubles, cuisine et WC…) a révélé que 44% des détergents sont déconseillés ou à éviter du fait de la présence de parfums ou de conservateurs qui peuvent se révéler toxiques pour la reproduction (perturbateurs endocriniens), allergisants ou encore toxiques pour les organismes aquatiques.
Peu avant, une étude universitaire norvégienne de février 2018 et publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine a démontré que faire son ménage régulièrement avec ces types de produits revenait à fumer un paquet de cigarettes par jour. Les substances toxiques composant la plupart des détergents et autres désinfectants ménagers produiraient les mêmes effets néfastes sur les poumons. (source)
Les conséquences environnementales des produits ménagers utilisés au quotidien sont importantes. Le rejet des substances chimiques dans la nature entraîne notamment une pollution de l'eau (eutrophisation des cours d’eau par les phosphates, acidification des milieux via l’acide chlorhydrique…).
Un produit sans impact sur l'environnement n'existe pas. Bien que les produits écologiques et biodégradables soient à privilégier, le mieux reste toutefois d'en utiliser le moins possible ou bien de recourir aux recettes d’autrefois : vinaigre blanc, bicarbonate, savon de Marseille ou encore savon noir. Ces produits sont à la fois simples, très souvent efficaces, économiques, et beaucoup moins nocifs pour l'environnement. Selon une étude de l’ADEME, l’INERIS et le CSTB portant sur les produits de nettoyage, les produits industriels émettent beaucoup plus de composés organiques volatils (COV) que les produits maison, tout en reconnaissant que « dans les conditions d’utilisation normales, en respectant les quantités du fabriquant et en aérant, il n’y a aucun problème ». (source)
J’aère suffisamment pendant et après le ménage
Je n’achète que les produits nécessaires
Je privilégie les produits labellisés (NF environnement, eco Label Européen, Ecocert….) qui limitent certains ingrédients mauvais pour la santé et/ou l’environnement
Je préfère les produits sans parfum ou très peu parfumés
J’évite les produits en sprays comme les dépoussiérants ou les lave-vitres
Je respecte les consignes d’utilisation et ne dépasse jamais les doses indiquées sur les étiquettes
Je rince après le nettoyage pour éliminer les substances potentiellement dangereuses
Je ne mélange pas les produits : ils ne sont pas plus efficaces et peuvent entraîner des réactions dangereuses
Je stocke les produits dans un endroit ventilé, loin des sources de chaleur, bouchon bien vissé
Je préfère les serviettes microfibres : sèches ou mouillées à l’eau, elles n’émettent pas de COV contrairement aux lingettes nettoyantes
Je préserve les personnes fragiles (femmes enceintes, jeunes enfants…) en leur demandant de quitter la pièce lorsque j’utilise ces produits
Adopter les bons réflexes avec l’infographie de l’ADEME et celle de Qu’est-ce qu’on fait