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Pollens et allergies: l'heure du bilan?

Publié le : 24 September 2020

Pollens et allergies : l’heure du bilan ?

 

On ne naît pas allergique, mais on le devient. Un fait que ne contrediront pas les 20 % de la population allergique aux pollens, dont le nombre est en constante augmentation. Ces grains, bien que minuscules, constituent un véritable problème de santé publique, et ont peut-être été dernièrement la cause de symptômes inhabituels... Alors que la saison pollinique s’achève en Bourgogne-Franche-Comté, le moment est peut-être venu de faire le point…

 

L’allergie aux pollens

Toutes les espèces végétales qui produisent des fleurs, si petites soient-elles, produisent du pollen. En période de pollinisation, celui-ci est transporté par le vent et les insectes. Ces minuscules grains (quelques dizaines de µm de diamètre / environ 50 µm pour celui d’un cheveu) jouent, dans certaines circonstances, le rôle d’allergènes, c’est-à-dire de substances provoquant une réaction immunitaire. En pénétrant dans les voies respiratoires des individus sensibles, ils provoquent des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères voire invalidantes : irritations et picotements du nez, rhinite, crises d’éternuements, conjonctivites, larmoiements… Les petits pollens, qui pénètrent jusque dans les bronches, peuvent provoquer des crises d’asthme : diminution du souffle, sifflements bronchiques ou encore toux persistante.

L’allergie au pollen, ou « pollinose », dépend de plusieurs facteurs :

  • La quantité de pollens dans l’air : plus elle est importante et plus une personne allergique risque de manifester une réaction ;

  • La sensibilité des individus : une personne peu allergique réagira si l’air contient une grande quantité de pollens alors qu’une personne très sensible manifestera une réaction avec peu de pollen.

  • Le potentiel allergisant de chaque plante : plus il est élevé, plus la quantité de pollen nécessaire à provoquer une réaction allergique est faible.Parmi les pollens les plus allergisants figurent ceux du bouleau, des graminées ou encore de l’ambroisie.

 

Dans certaines conditions, la pollution atmosphérique augmente le risque d’allergie aux pollens, soit en modifiant l’allergénicité des pollens, soit en fragilisant les voies respiratoires.

  • Action sur les grains de pollen

La présence de polluants tels que le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre ou l’ozone, fragilise la membrane externe des grains de pollen, qui contiennent de minuscules granules. Ces composants allergènes ont plus de facilité à sortir du grain et donc à entrer en contact avec les muqueuses

  • Action sur les voies respiratoires

Les polluants de l’air ont un caractère irritant qui fragilise les muqueuses respiratoires et les rendent plus sensibles et plus réactives. Leurs effets s’ajoutent alors à ceux de l’allergie pollinique. En particulier, les particules fines faciliteraient la sensibilisation des personnes prédisposées.

 

Bientôt le bilan 2020 des pollens en BFC

La saison 2020, qui a débuté le mardi 11 février, en est à la 32ème semaine de surveillance et devrait s’achever dans les prochains jours, compte-tenu du peu de grains récoltés dernièrement par les capteurs de Dijon, Chalon, Nevers, Besançon et Montbéliard.

Organisée en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), les réseaux d’allergologues de la région (RAFT et ANAFORCAL) et Atmo BFC, cette surveillance présente un double intérêt :

  • pour les personnes allergiques, afin de limiter les effets de l’allergie en prenant un traitement préventif au début du pic pollinique ;

  • pour les médecins de Bourgogne-Franche-Comté, afin de mieux diagnostiquer une allergie chez les patients venus les consulter.

 

Les premiers résultats font état de 13 à 16 semaines d’indices « Elevés » voire « Très élevés » (4 et 5/5), exception faite du secteur de Nevers, où la présence de l’ambroisie fait grimper ce chiffre à 21 semaines.

La surveillance des pollens est habituellement ponctuée par 3 vagues survenant au cours de l’année :

  • Mars à mai : pollinisation des arbres (noisetier, aulne, charme, bouleau…)

  • Mai à juillet : pollinisation des herbacées (dont les graminées)

  • Août/Septembre : pollinisation de l’ambroisie

Au cours de ces périodes, si les conditions climatiques et phénologiques le permettent, le nombre de grains de pollens d’une même espèce allergisante peut être tellement important dans l’air qu’il conduit à la diffusion d’alertes polliniques, en vue de permettre aux allergiques concernés de mettre en place tous les traitements et mesures d’éviction nécessaires pour atténuer voire éviter les symptômes de leur allergie. En 2020, 3 semaines d’alerte aux pollens de bouleau sont à déplorer pour le mois d’avril et 5 semaines d’alerte aux pollens de graminées en mai et juin. Du côté de Nevers, zone où l’ambroisie est très implantée, le risque allergo-pollinique est élevé (4/5) depuis 3 semaines (à compter du 04/09).

 

...Et si une allergie s’était déclarée ?

Certains sujets présentent une certaine prédisposition aux allergies, mettant en cause un caractère héréditaire. Un enfant qui naît avec un parent allergique a un risque d’environ 30% de le devenir lui-même. Ce chiffre monte à près de 60% quand les deux parents sont allergiques… Cependant, nul ne semble à l’abri de devenir allergique : des symptômes peuvent débuter à n’importe quel âge, et même tard dans la vie.

Si à certaines périodes de l’année, des symptômes inhabituels et persistants de type éternuements, nez qui coule, conjonctivite, asthme… sont survenus, il n’est pas anodin d’en parler à son médecin. Une fois l’hypothèse allergique évoquée, il peut faire appel à une expertise médicale dédiée aux maladies allergiques pour trouver le ou les allergènes en cause : l’allergologie.

Il est conseillé aux personnes allergiques de consulter un allergologue en amont de la saison pollinique (dès le mois de septembre pour les graminées) afin d’effectuer un diagnostic allergique complet. Celui-ci se déroule en 3 étapes :

  • Un interrogatoire minutieux

  • Un examen clinique

  • Des tests cutanés

Il peut conduire à la mise en place d’un traitement symptomatique voire de désensibilisation lorsque l’allergène est identifié.

Mal diagnostiquée ou non traitée, l’allergie peut s’aggraver. Une personne allergique non diagnostiquée voit ainsi son risque d’apparition ou d’aggravation de l’asthme augmenter. Plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge sera efficace, meilleure sera l’évolution.

En moyenne, une personne allergique qui ressent ses premiers symptômes attend 7 ans avant de consulter un médecin.

 

 

Les bons gestes

  • Tout au long de l’année

    • J’identifie les circonstances déclenchant mon allergie : ménage, promenade au grand air, tonte de la pelouse, présence d’un animal domestique… pour éviter et prévenir le déclenchement des crises

  • En cas de pic pollinique (si je suis allergique au pollen concerné)

    • Suivre son traitement ou consulter son médecin

    • Aérer son logement tôt le matin ou en soirée, fermer les fenêtres le reste de la journée, ne pas les ouvrir lorsqu’il y a du vent

    • Eviter les promenades extérieures ou les pique-niques dans l’herbe par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée

    • Porter des lunettes de soleil (afin de se protéger les yeux des pollens) et un chapeau

    • En voiture, rouler vitres fermées, notamment en campagne

    • Eviter de mettre à sécher le linge dehors

    • Changer de vêtements régulièrement, surtout après une promenade

    • Se rincer les cheveux avant de se coucher (afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller)

 

Pour en savoir plus

 

Source

« Allergies, apprenez à les connaître pour en guérir », Claire Reuillon, Le Particulier Santé (juillet 2019)