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Qualité de l'air en 2021: l'heure du bilan

Publié le : 30 June 2022

Qualité de l’air en 2021 : l’heure du bilan

 

Après une année 2020 marquée par une baisse sans précédent des niveaux de pollution atmosphérique, en lien avec un ralentissement exceptionnel de nos activités durant la pandémie de Covid-19, l’année 2021 a été celle de la reprise. Sans pour autant mettre dans le rouge tous les indicateurs. A l’occasion de l’Assemblée Générale d’Atmo BFC de ce jeudi 30 juin, revenons sur les faits marquants de la qualité de l’air de l’année 2021…

 

Les grandes lignes en France et en BFC

Sur les 10 dernières années, en Bourgogne-Franche-Comté comme en France métropolitaine, la qualité de l’air s’est globalement améliorée.

En effet, pour la plupart des polluants les concentrations dans l’air ont globalement diminué. Ainsi, sur la période 2000-2020 en France, les concentrations moyennes annuelles en dioxyde de soufre (SO2) ont fortement baissé pour atteindre des niveaux proches d’un « bruit de fond » depuis plusieurs années. Celles en dioxyde d’azote (NO2), et particules (PM10 et PM2,5) ont également diminué, bien que plus modérément. Contrairement aux autres polluants, les teneurs moyennes en ozone (O3) suivent une tendance à la hausse sur l’ensemble de la période avec des niveaux particulièrement élevés en 2003 et de 2018 à 2020, années marquées par des épisodes importants de canicule.

Malgré l’amélioration globale de la qualité de l’air, des épisodes ponctuels de pollution sont encore observés en certains points du territoire, avec notamment des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine à court et à long termes (pics de pollution et pollution chronique).

 

Evolution des niveaux de 4 polluants réglementés intervenant dans l’indice Atmo depuis les 10 dernières années (données stations dites « de fond » : urbaines, périurbaines, rurales)

 

Quelle qualité de l’air en 2021 ?

Tout au long de l’année, Atmo BFC diffuse un indicateur de qualité de l’air appelé « indice ATMO ». Dans notre région en 2021, la qualité de l‘air a été globalement "moyenne", avec un minimum de 263 jours à Lons et un maximum de 307 jours à Nevers. L'indice "bon", moins fréquent, a été atteint quelques jours seulement sur l'ensemble de l'année, entre 4 jours à Besançon et 24 jours à Chalon-sur-Saône. L'indice "dégradé" a marqué entre 43 (Nevers, Montbéliard) et 71 (Dole) jours de l'année. L'agglomération de Belfort a enregistré le maximum de jours avec un indice "mauvais", soit 17 jours, tandis que celle de Nevers en a enregistré le moins (seulement 2 jours). Les indices "Très mauvais" et "Extrêmement mauvais" n'ont jamais été atteints.

L’ensemble des communes de la région ne sont pas toutes égales en termes de qualité de l’air. Au centre et à l’est de la région, les zones les plus densément peuplées et inscrites dans un tissus d’activités relatif, sont aussi celles qui ont été le plus marquées par des indices de qualité de l’air plus régulièrement dégradés ou mauvais en 2021.

 

FOCUS sur les principaux polluants

Particules PM10 et PM2,5

Les particules fines ont pour origine les combustions (chauffage résidentiel, trafic routier, feux de forêts,…), certains procédés industriels (carrières, cimenteries, fonderies…) et autres activités telles les chantiers BTP ou l’agriculture (via notamment le travail des terres cultivées) qui les introduisent ou les remettent en suspension dans l’atmosphère.

  • Pollution chronique

En 2021, l’ensemble de la BFC a été impacté de manière relativement homogène par les particules PM10. Avec des moyennes annuelles entre 10 et 16 g/m3, aucune zone de la région n’a été concernée par un dépassement de la valeur limite européenne fixée à 40 μg/m3/an. La recommandation de l’OMS, fixée à 15 μg/m3/an, a été dépassée de peu, notamment au centre de la région (16 μg/m3 enregistrés sur les stations de Chalon Centre, sous influence trafic, et Dijon Péjoces, station périurbaine).

Concernant les particules PM2,5, les moyennes annuelles se sont situées aux alentours des 8 μg/m3 pour l’ensemble des stations de mesure du réseau. Si aucun dépassement de la valeur limite européenne n’a été déploré, ce n'est pas le cas de l’objectif de qualité de l’OMS, abaissé en 2021 de 10 à 5 μg/m3. En outre, la quasi-totalité du territoire régional se situe au-delà de cette recommandation.

  • Pic de pollution

Un épisode de pollution aux particules d'origine Saharienne a touché plusieurs régions dont la Bourgogne-Franche-Comté, au début du mois de février 2021. Sur la partie Est de la BFC, à Besançon et Lons-le-Saunier, un dépassement du seuil d’information et de recommandation pour les personnes sensibles (fixé à 50 μg/m3/j) a été constaté.

A la fin du mois de février, le phénomène est réapparu, plus intense et plus étendu cette fois-ci, conduisant de nouveau au déclenchement de la procédure d'information et de recommandation mais pour les 8 départements de la région. Tandis que le seuil journalier de 50 μg/m3 était franchi sur tous les départements de la région, la journée du jeudi 25 février 2021 a été marquée par l'atteinte d'un niveau de particules record dans le Doubs, avec 100 μg/m3 en moyenne pour cette journée.

Ces phénomènes, qui varient au gré des années, ont toujours existé. Ainsi, les sables sahariens étaient de retour dans l'air de la région au milieu et à la fin du mois de mars, mais dans des proportions et des conditions qui n'ont pas conduit à des dépassements de seuils.

Enfin, au mois de décembre, un épisode bref et localisé a été constaté sur le Doubs, le temps d'une seule journée (51 μg/m3 en moyenne journalière pour le 23 décembre).

 

Dioxyde d’azote (NO2)

Les oxydes d’azote sont principalement émis lors des phénomènes de combustion. Le secteur des transports routiers est responsable de près des deux tiers des émissions de la région. Suivent ensuite les secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière, qui contribuent plus faiblement à ces émissions pour un peu plus de 10 % chacun.

  • Pollution chronique

Majoritairement émis par le secteur des transports routiers, le dioxyde d’azote est, en BFC, particulièrement localisé le long des axes routiers et dans les grands centres urbains. En toute logique, les niveaux les plus élevés en dioxyde d’azote ont été enregistrés sur les stations sous influence trafic, avec en moyenne 16 μg/m3 pour l’année 2021. Les stations urbaines et périurbaines ont enregistré des niveaux moins élevés, avec en moyenne 13 et 12 μg/m3 respectivement. Les deux stations industrielles ont été moins marquées, avec 8 μg/m3 en moyenne. Enfin, la station rurale implantée au cœur du massif du Morvan a enregistré des niveaux très bas : 2 μg/m3 en moyenne annuelle. La valeur limite annuelle fixée à 40 μg/m3 par la réglementation européenne n’a pas été dépassée. La recommandation annuelle de l’OMS, abaissée à 10 µg/m3/an, a en revanche été dépassée sur la majorité des stations de mesures.

  • Pic de pollution

Aucun épisode de pollution au dioxyde d’azote n’est à déplorer en 2021. Même s’ils peuvent survenir, ils restent assez rares en BFC (le dernier remonte à décembre 2013).

 

Ozone (O3)

Polluant dit « secondaire », le « mauvais » ozone résulte d’une réaction photochimique (sous l’effet des rayons du soleil) de certains polluants « primaires » d’origine automobile et industrielle (NOX et COV) dans l’atmosphère. La pollution à l’ozone intervient donc essentiellement en période estivale.

  • Pollution chronique

Les zones habituellement les plus impactées par l’ozone sont celles où les activités humaines sont concentrées, étant donné qu’elles sont à l’origine des émissions des polluants précurseurs de l’ozone. En 2021, compte-tenu d'une saison estivale peu propice à la formation d'ozone, peu de journées ont dépassé la valeur cible pour la santé humaine. En revanche, le nombre de dépassements de cette valeur sur 3 ans fait apparaître une zone de dépassements située notamment au centre de la région, de Besançon à Mâcon, en passant par le Val de Saône. De la même manière que pour le seuil réglementaire européen, la recommandation OMS est aussi dépassée pour l’ozone.

  • Pics de pollution

Si les 3 précédents étés ont été particulièrement chauds et ensoleillés, avec parfois des périodes de canicule, ce n'est pas le cas de l'été 2021, particulièrement arrosé et marqué par des périodes de fraîcheur assez durables. De fait, aucun épisode de pollution à l'ozone n'est à déplorer pour l'année 2021.

 

Dioxyde de soufre (SO2)

Les émissions de dioxyde de soufre sont essentiellement liées à l’utilisation de combustible contenant du soufre ou aux procédés de raffinage du pétrole. Dans la région, les émissions proviennent pour deux tiers de l’utilisation du charbon et du fioul dans l’industrie manufacturière. La contribution du secteur résidentiel (fioul domestique), bien que secondaire, reste significative.

  • Pollution chronique

En 2021, à l’instar des années précédentes, la BFC a été épargnée par la pollution au dioxyde de soufre. Majoritairement émis par le secteur de l’industrie, les mesures des stations situées en proximité de ces installations, dans la région doloise, n’ont pas dépassé les 2 μg/m3 en moyenne annuelle. La modélisation des niveaux menée à l’échelle régionale montre que l’ensemble de la région se maintient dans ces très faibles niveaux, bien loin des seuils réglementaires et des recommandations OMS.

  • Pics de pollution

En lien avec les très faibles niveaux habituellement rencontrés dans notre région, aucun épisode de pollution au dioxyde de soufre n’est à déplorer en 2021 en BFC. Ce n’est pas le cas de toutes les régions en France métropolitaine, cette situation pouvant survenir par exemple en Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie ou encore Hauts-de-France (source).

 

Et les autres polluants de l’air ?

Les autres polluants réglementés ont respecté à la fois les valeurs limites fixées par la réglementation européenne et les recommandations de l’OMS (monoxyde de carbone, benzène, benzo(a)pyrène, métaux lourds).

Cliquez ici pour accéder à l’infographie bilan et téléchargez le bilan de l’air

 

A propos des normes OMS

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a actualisé le 22 septembre 2021 ses recommandations sur les niveaux des principaux polluants de l’air. Les nouvelles lignes directrices se veulent plus ambitieuses et contraignantes, mais dans le seul et unique but de protéger la santé des populations. Ces recommandations n’ont pas de caractère juridiquement contraignant pour les Etats mais elles ont vocation à alerter sur l’enjeu sanitaire que représente la pollution de l’air, voire orienter la réglementation en vigueur au sein des Etats et les politiques publiques mises en œuvre.

En BFC, comme à l’échelle de la France, la plupart de ces repères sont désormais dépassés. Un franchissement des seuils OMS que l’on retrouve sur une majorité de pays du monde…

Carte des régions du monde en dépassement des seuils OMS (source)

 

 Les bons gestes

Pour limiter la pollution de l’air ambiant et s’en protéger, il existe de nombreux gestes que chacun peut mettre en pratique. La plupart de ces gestes citoyens relèvent du bon sens et sont pour la plupart faciles à mettre en œuvre dans de nombreuses activités du quotidien.

  • Quand c’est possible, j’adapte mon mode de transport

    • Je limite l’utilisation de mon véhicule

    • J’effectue mes petits trajets à pieds ou à vélo (les petits trajets effectués en ville, moteur froid, engendrent une forte surconsommation de carburant)

    • Je favorise les transports en commun

    • Je pratique le covoiturage

 

  • Je suis un conducteur responsable

    • Je conduis avec souplesse et décontraction, surtout lors des 5 premiers kilomètres

    • Pour limiter ma consommation de carburant et les émissions polluantes de mon véhicule, j’évite les accélérations et les freinages brutaux, je respecte les limitations de vitesse et je ne laisse pas tourner le moteur inutilement

    • Je n’utilise pas systématiquement la climatisation, afin de limiter ma consommation de carburant et donc mes émissions

    • Mon véhicule est régulièrement entretenu. Par exemple, je change le filtre à air une fois par an (Un filtre à air encrassé endommage fortement les conduits internes du moteur et peut conduire à la panne)

 

  • Je consomme responsable avant de produire des déchets

    • Je choisis des produits en vrac, en recharge ou en format familial pour limiter les emballages

    • Je fais mes courses avec des sacs réutilisables

    • Je trie mes déchets et je composte mes déchets organiques

    • Je ne brûle pas mes déchets verts, je préfère le compost ou la valorisation en déchetterie

 

  • Je maîtrise ma demande énergétique

    • J’utilise des appareils électriques peu gourmands : mes appareils électroménagers sont de classe énergétique A

    • Je suis équipé d’ampoules basse consommation

    • J’éteins la lumière lorsque je quitte une pièce

    • Je ne laisse jamais les appareils en veille, par exemple j’éteins la télévision lorsque je ne la regarde pas

    • Mon habitat est isolé pour éviter les fuites thermiques

    • Je choisis mes matériaux de construction en fonction de leur label

    • Je privilégie les sources d’énergie alternatives lorsque cela est possible : réseau de chaleur local, biomasse, énergie solaire, éolienne, géothermie…

 

  • J’optimise mon installation de chauffage

    • J’ai installé par un poêle à bois labellisé « Flamme verte », qui limite les émissions de particules dans l’air extérieur

    • J’ai remplacé ma vieille chaudière par un modèle à condensation, qui consomme moins d’énergie et diminue les émissions de polluants dans l’air extérieur

    • Je brûle du bois de bonne qualité : bûches, plaquettes et granulés certifiés

    • J’entretiens régulièrement mon installation

 

 

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