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Quand le ménage tourne au vinaigre

Publié le : 18 April 2019

Quand le ménage tourne au vinaigre

 

Chimie et qualité de l’air ne font pas toujours bon ménage. Dans une étude récemment publiée, l’ADEME montre que les produits d’entretien faits maison polluent moins l’air que leurs équivalents industriels… Coup de projecteur sur les recettes de grand-mère !

 

Les produits d’entretien impactent la qualité de l’air intérieur

Dans une étude publiée ce mois-ci, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) rappelle que les produits ménagers figurent parmi les sources de polluants en air intérieur. L'exposition aux polluants est d'autant plus importante qu'elle a lieu dans des milieux confinés, peu ventilés où l'on passe la grande majorité de notre temps.

Une première campagne d'essais a été conduite afin d'évaluer les émissions en composés organiques volatils (COV) d’un panel de 33 produits d'entretien, dont 6 faits maison. Une seconde s’est intéressée à 10 produits du panel, dans des conditions réalistes d’utilisation. Les émissions ont été mesurées avant, pendant et après utilisation.

Globalement, les niveaux d’émissions des produits d’entretien testés ont semblé relativement faibles. Néanmoins, pour certains produits, des niveaux très élevés ont été observés :

  • 3 nettoyants pour vitres

  • 2 vaporisateurs à nettoyant multi-usages

  • 1 nettoyant pour les sols fait-maison

Pour les nettoyants multi-usages faits maison, celui contenant la quantité d’huile essentielle la plus importante a été plus émissif que les autres préparations de même formulation contenant des quantités d’huiles essentielles inférieures.

Dans la majorité des produits testés, les émissions de COV ont été plus importantes au cours de la première demi-heure suivant l’utilisation du produit. Une décroissance régulière a été observée au cours des 3 heures suivantes. Lors de mesures réalisées au plus près de la personne utilisant le produit, il est apparu que les nettoyants pour vitres faits maison ont présenté les niveaux de concentrations en COV les plus importants.

 

L’ADEME pointe aussi un défaut d’étiquetage

D’après le rapport, globalement, les indications fournies par les fabricants sont relativement parcellaires et regroupées autour de termes génériques (parfums, biocides, agents de surfaces etc.). Ainsi, bien que les informations précisées par les fabricants sur la composition de leurs produits permettent une première approche de la nature des substances potentiellement émises lors de leur utilisation, ces éléments sont encore insuffisants pour prévoir les émissions volatiles résultantes.

 

La recette gagnante : des ingrédients simples et efficaces… et un peu d’huile de coude !

L’étude de l’ADEME met en exergue que ce sont les recettes maison qui pollueraient le moins l’air. De fait, il est tout à fait possible de garder une maison propre avec des produits moins toxiques pour la santé et l’environnement :

  • Le bicarbonate de soude (absorbe les odeurs, nettoie les surfaces, débouche les canalisations...)

  • Le savon noir (nettoie et dégraisse)

  • Le vinaigre blanc (nettoie casseroles, cafetière, argenterie, micro-ondes, salle de bain etc…)

  • Le citron (nettoie, désinfecte, désodorise)

La vapeur dissout les graisses et nettoie en profondeur. Sans parfum, elle ne détériore pas la qualité de l’air. Mais il faudra aérer systématiquement pour ne pas augmenter l’humidité du logement

Des solutions mécaniques peuvent aussi faire l’affaire, par exemple pour déboucher des canalisations (ventouse, furet, eau chaude…) avant de verser des produits ménagers.

 

 

Les bons gestes

  • Aérer les pièces pendant et après le nettoyage

  • Utiliser le plus possible des solutions de nettoyage qui n’émettent pas de substances toxiques : vapeur, microfibre, chiffon humide…

  • Préférer des produits non parfumés

  • Respecter les recommandations du fabricant

  • Rincer les surfaces nettoyées

  • Réduire le nombre de produits utilisés conjointement

  • Proportionner le niveau d’utilisation aux besoins réels

  • Limiter la présence de personnes dans les pièces en cours de nettoyage, notamment les personnes sensibles

Concernant les personnes les plus sensibles (femmes enceintes, jeunes enfants…) et celles qui souhaitent minimiser leurs expositions aux substances de synthèse, l’ADEME suggère également de :

  • Fabriquer ses propres produits ménagers, à partir d’un nombre limité d’ingrédients, pas ou peu transformés (attention des précautions s’imposent : ne jamais mélanger vinaigre et eau de Javel, ne pas surdoser en huiles essentielles, ne pas verser trop de vinaigre dans les canalisations…),

  • Limiter les quantités d’huiles essentielles ajoutées (attention, une odeur agréable ne signifie pas nécessairement qu’un produit est sain et/ou efficace)

 

Pour en savoir plus