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Un été pas si 'pourri' pour la qualité de l'air

Publié le : 22 July 2021

Un été pas si « pourri » pour la qualité de l’air

 

Le mois de juin et les premières semaines de juillet ont été marqués par d’importantes précipitations en Bourgogne-Franche-Comté, à l’instar de nombreuses autres régions de France. Un temps maussade à n’en plus finir, à tel point que certaines zones ont même été inondées dès le mois de juin et que les sols sont désormais gorgés d’eau. Pour autant, s’il est un point positif à cette météo particulièrement arrosée, c’est bien ses effets sur la qualité de l’air…

 

Un début d’été maussade avec des records de pluie

Cette première partie de l’été est d’ores et déjà marquée par une pluviométrie excédentaire. Si la fraîcheur printanière avait laissé place à un début d’été météorologique* remarquablement chaud, les semaines suivantes ont été marquées par des passages pluvio-orageux très fréquents sur une grande partie du pays et parfois violents avec localement des pluies intenses, des inondations, de la grêle (parfois de gros calibre) et de fortes rafales de vent.

* été météorologique : du 1er juin au 31 août

Ces perturbations orageuses ont été très nombreuses et très actives au mois de juin, entraînant dans certaines régions des inondations et des coulées de boue. Dans de nombreux endroits, les cumuls mensuels ont pu dépasser la normale (jusqu’à 3,5 fois !). Des records ont même été enregistrés, par exemple à Saint-Yan, en Saône-et-Loire, avec 205,3 mm sur l’ensemble du mois.

Dans la continuité du mois de juin, les premières semaines du mois de juillet se sont avérées tout aussi arrosées. Ces derniers jours, les pluies parfois soutenues et orageuses sur le quart nord-est étaient à relier à un phénomène de « goutte froide » très localisé, avec des conséquences dramatiques notamment en Allemagne et en Belgique.

En définitive, du 16 juin au 15 juillet (30 jours), il est tombé 144 mm de pluie en moyenne en France (soit 2 fois la normale), un record sur cette période de l'année depuis le début de la série statistique en 1959. Le massif du Jura ainsi que le nord des Alpes, figureraient parmi les zones les plus arrosées, avec 300 à 350 mm de précipitations sur cette période !

A noter que le bilan de Météo France indique aussi que dans certaines régions, les précipitations ont été déficitaires (notamment sur le pourtour méditerranéen, avec moins de 25 mm tombés en région PACA, dans le Roussillon, ou encore en Corse).

(Sources : Météo France, Meteo France, Météo Franc Comtoise, meteo-paris.com )

 

La qualité de l’air au beau fixe

La pollution de l’air est un phénomène auquel nous sommes exposés tout au long de l’année. Au gré des saisons, on observe des variations caractéristiques des polluants de l’air. Et l’incontournable de l’été est sans conteste l’ozone, un polluant de l’air qui n’est pas émis directement mais qui se forme par réaction chimique entre d’autres polluants déjà présents dans l’air, dans des conditions de fort ensoleillement, entre autres.

Cette année, la qualité de l’air du 15 juin au 15 juillet, particulièrement pluvieuse, a été essentiellement « Bonne » ou « Moyenne ». L’indice « Dégradé » a été enregistré seulement 4 fois sur Besançon, 2 fois sur Lons-le-Saunier et aucune fois sur les 12 autres agglomérations pour lesquelles l’indice ATMO est diffusé quotidiennement. Les indices supérieurs (« Mauvais », « Très mauvais » et « Extrêmement mauvais ») n’ont pas été atteints.

L’indice Atmo dans sa formule actuelle a été mis en place au 1er janvier 2021. En 2020 et 2019, cet indicateur était diffusé selon un autre référentiel. Les indicateurs présentés ci-dessous ont été calculés selon la formule actuelle. Globalement, à l'échelle régionale, sur cette période du 15 juin au 15 juillet, les indices se répartissent de la manière suivante : 

 

La comparaison des moyennes journalières en ozone pour les 3 dernières années sur cette même période, toutes stations confondues, montre que 2021 est celle qui enregistre les niveaux les plus bas, avec 56 µg/m3 contre 65 en 2020 et 87 en 2019.

 

Ce phénomène trouve une partie de son explication dans les conditions météorologiques de cette période. Les prévisionnistes de la qualité de l’air évoquent le « lessivage » de l’atmosphère lorsque les précipitations abaissent les niveaux de polluants atmosphériques. Sur l’exemple de la station de Champforgeuil, les appareils de mesures ont enregistré :

  • En 2021 : 134,5 mm de précipitations, 18,8°C en température moyenne et 49 µg/m3 d’ozone en moyenne

  • En 2020 : 47,2 mm de précipitations, 20,2°C en température moyenne et 63 µg/m3 d’ozone en moyenne

  • En 2019 : 14,2 mm de précipitations, 22,2°C en température moyenne et 82 µg/m3 d’ozone en moyenne

   

En outre, cette période 2019, particulièrement sèche et chaude, avait été marquée par des dépassements du seuil d’information et de recommandation pour les personnes sensibles à l’ozone tandis que 2020 et 2021, plus arrosées et plus fraîches, n’en ont déploré aucun.

 

Quelle tendance pour cet été ?

Les niveaux de pollution dépendent à la fois des activités humaines (émissions de polluants) et des conditions météo (transport, transformation). D’après les prévisions de Météo France, la pluie devrait faire son retour à partir de la dernière semaine de juillet.

Selon les tendances actuelles, le reste de la saison estivale devrait rester assez perturbé. Des périodes de temps instable alterneront avec de belles embellies et des conditions agréables… mais jamais très durables. De quoi limiter les niveaux de polluants dans l’atmosphère, en premier lieu les niveaux d’ozone…

(Sources : Météo France,  La Chaîne Météo)

 

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