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Le compost, bon pour la terre… et pour l’air !

Publié le : 03 March 2022

Le compost, bon pour la terre… et pour l’air !

 

Ces derniers jours, le retour du soleil et les températures clémentes nous rappellent que le printemps est en approche. De quoi agiter les jardiniers qui s’activent sur leurs derniers préparatifs avant le réveil de la végétation. Jardiniers, ou plutôt alchimistes, capables de transformer certains déchets en une matière en or pour le jardin ! Avec à la clé des bénéfices pour les végétaux mais aussi pour la qualité de l’air…

 

L’enjeu de réduire nos déchets

En Bourgogne-Franche-Comté, le poids des déchets ménagers représente 494 kg par habitant et par an (source : ADEME). Traiter ces déchets représente un coût pour notre économie et notre environnement : il faut les transporter, les trier, les recycler, les incinérer, les stocker… Quand bien même plus de la moitié de ces déchets peuvent être valorisés (valorisation matière, valorisation organique, méthanisation). En outre, la plupart de nos déchets est à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre lors de leur transport, incinération ou dégradation en décharge.

Si 10 millions de français mettaient en place du compostage chez eux, c’est 3 600 000 tonnes de déchets qui, chaque année, éviteraient les décharges et les incinérateurs, soit 30 millions d’euros d’économie pour la société. (Source : Jardins de Noé)

Pourtant la poubelle résiduelle contient 30% de biodéchets, des déchets alimentaires et autres déchets naturels biodégradables, qui peut être facilement valorisée. De quoi diminuer facilement la quantité de déchets envoyés au traitement…

On estime à 72 kg la quantité de déchets verts produite chaque année par habitant de BFC (source : DREAL BFC)

 

Le compost, une solution gagnant-gagnant

Les déchets végétaux et organiques représentent une ressource utile pour l’entretien de son jardin, notamment lorsqu’ils sont transformés en « compost » par des micro-organismes et petits animaux (bactéries, champignons microscopiques, vers de terre, cloportes, mille-pattes…) en présence d’eau et d’air. En outre, le compost constitue un engrais naturel et gratuit. Il restitue au sol la matière organique et les autres éléments nutritifs nécessaires à la croissance des plantes.

Parmi les autres avantages à se lancer dans le compostage : moins de déplacements en déchetterie et réduction des coûts de traitement pour les collectivités (et donc des contribuables).

Pour bien réussir son compost, il faut d’abord savoir ce que l’on peut mettre dedans :

  • Ce que l’on peut mettre :

    • Déchets de cuisine (fanes de légumes, épluchures, croûtes de fromage, laitages, fruits et légumes périmés, marc de café...)

    • Certains déchets de la maison (mouchoirs, essuie-tout, papiers en tout genre, cendre, sciures, carton, plantes... )

    • Déchets du jardin (tonte, feuilles, branchages, fleurs fanées...)

  • Ce que l’on peut mettre, mais en quantités restreintes :

    • Mauvaises herbes (car les graines peuvent germer dans le compost)

    • Viande et poisson (plutôt en petits morceaux et à placer au centre du tas)

    • Coquilles d’œufs ou de coquillages (elles ne se décomposent pas mais favorisent l’aération du compost)

    • Déchets durs (os, noyaux,… qui se décomposent difficilement mais favorisent également l’aération)

  • Ce que l’on ne peut pas mettre :

    • Huiles et matières grasses (le compost ayant besoin d’être humide, elles ne se mélangeront pas bien à la matière)

    • Epluchures d’agrumes (leurs peaux épaisses et acides risquent de faire baisser le pH du compost)

    • Papiers et cartons imprimés (qui contiennent des produits issus de leurs encres et traitements)

    • Produits synthétiques (verre, métaux, tissus, sacs en plastique… qui ne se décomposeront pas)

    • Brosses à dents en bambou (certes biodégradables, à condition de leur ôter la tête car les poils eux, ne le sont pas)

Il faut aussi aménager une zone dans son terrain : compostage en tas sur un petit carré de terrain, à l’ombre et à l’abri du vent, ou bac à compost. Le mieux est de désherber d’abord le sol afin de faciliter la remontée des vers de terre, des insectes et des micro-organismes.

Au fil des apports de déchets organiques, il est important de bien équilibrer les apports de déchets riches en azote et ceux riches en carbone, ainsi que les déchets secs et les déchets humides. Chaque nouvelle couche doit être mélangée avec la précédente afin d’aérer le compost, avec une petite fourche par exemple, et ne jamais tasser car cela empêche la circulation de l’air dans la matière.

L’idéal est de fermer le composteur ou de couvrir le tas, pour permettre de conserver la chaleur favorable au processus de biodégradation et pour permettre de l’évaporation ou l’excès d’eau de pluie.

Le compost arrive à maturité au bout de 6 mois. Suffisamment décomposé, il a l’apparence du terreau. Il suffit alors de l’épandre en surface (5 à 10 cm d’épaisseur) au pied des légumes, fleurs ou arbustes, idéalement en automne ou au printemps lorsque les vers de terre sont le plus actifs.

…oui, mais en ville ?

Faire du compost en ville, c’est possible ! Certaines collectivités locales sont même très actives dans ce domaine. C’est le cas par exemple du syndicat mixte de Besançon et sa région pour le traitement des déchets (SYBERT), qui est l’un des premiers territoires en Bourgogne-Franche-Comté à avoir impulsé une dynamique globale de valorisation des biodéchets. Dès 2009, la collectivité a développé un réseau de compostage de proximité. Compostages individuels, compostages partagés ou encore chalets de compostage ont été déployés sur l’agglomération. Fort de ce succès, le SYBERT teste depuis juin 2020 au cœur du quartier Battant, un composteur de grande capacité capable de desservir 50 à 100 foyers. Si elle s’avère concluante, l’expérimentation pourrait être étendue à d’autres quartiers de l’hyper-centre. (source : ADEME)

 

 

Les bons gestes

  • Je réserve mes déchets alimentaires dans un bac à part

  • Au jardin, j’aménage une zone pour composter mes déchets alimentaires et déchets verts, à l’abri du soleil et du vent

  • Au préalable, je désherbe la zone pour favoriser la remontée des organismes essentiels à la transformation de mon compost

  • Je ne mets pas n’importe quoi dedans (épluchures, fruits et légumes pourris, fleurs fanées, coquilles d’œufs, résidus de tontes, marc de café, cendres….)

  • Je m’assure que mon compost n’est ni trop sec, ni trop humide

  • Je le retourne régulièrement pour mélanger les couches de matière et favoriser la circulation de l’air

  • Je le couvre pour le protéger de la sécheresse et de l’humidité

  • Copropriétaire, je peux aussi aménager une zone au pied de mon immeuble

  • Habitant en appartement en centre-ville, je me renseigne si ma collectivité a mis en place un point d’apport spécifique

  • Lorsque le compost est mûr, je l’étale au pied de mes arbres, arbustes, fleurs, légumes…

 

En savoir plus

 

Sources