Une cigarette contient du tabac, de la nicotine, des agents de saveur et de texture. Une fois allumée, ce sont près de 4000 substances chimiques qui sont émises avec sa fumée. La nature et la concentration de ces substances varient selon le type de tabac (brun, blond…), de son mode de séchage, des différents traitements appliqués, des additifs utilisés et du mode de consommation. La plupart de ces composés ainsi dégagés sont très irritants et inflammatoires pour les voies respiratoires et certains sont même cancérigènes :
Goudrons
Monoxyde de carbone
Oxydes d’azote
Acide cyanhydrique
Ammoniac
Composés organiques volatils (acroléine, hydrocarbures aromatiques, benzène…)
Métaux (cadmium, mercure, plomb, chrome…)
Nicotine (sous forme de particules)
…
La fumée de cigarette respirée directement par le fumeur (courant primaire), si elle contient approximativement la même concentration de nicotine, a une composition très différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire) car la combustion très incomplète favorise la formation de certaines substances et contient donc 3 fois plus de monoxyde de carbone, 7 fois plus de benzène, 70 fois plus de nitrosamines et 100 fois plus d’ammoniac que la fumée primaire ou celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire).
Même en ouvrant les fenêtres, fumer dans un espace clos (domicile ou voiture) introduit des polluants dans l’air qui sont alors absorbés par les tissus, rideaux, moquettes,… puis émis de nouveau plus tard dans l’air.
Depuis le 1er février 2007, l’application de l’interdiction de fumer dans certains lieux à usage collectif fermés et couverts a permis de limiter l’exposition à la fumée. Au 1er janvier 2008, cette interdiction a été étendue aux débits de boissons, hôtels, restaurants, débits de tabac, casinos, cercles de jeux et discothèques.
On estime à près de 75 000 le nombre de décès attribués chaque année au tabagisme (source). Le fumeur d’un paquet par jour inhale 250 ml de goudrons par an, soit l’équivalent de deux pots de yaourt. Les goudrons sont la principale substance responsable des cancers liés au tabagisme. Ils regroupent un très grand nombre de substances (notamment des hydrocarbures comme le benzène). Ils recouvrent les poumons d’une substance gluante brun-noir et ont aussi un effet nocif sur les tissus et les muqueuses. (source)
La fumée est extrêmement nocive pour le fumeur mais elle l’est aussi pour le non-fumeur. On parle de « tabagisme passif ». Le fumeur passif respire la fumée répandue dans l’atmosphère, celle qui s’échappe de la cigarette, plus toxique que celle inhalée par le fumeur.
En outre, l’exposition à la fumée de tabac peut avoir de nombreux effets sur la santé : maux de tête, nausées, toux, irritation des voies respiratoires et des yeux, exacerbation des symptômes allergiques, maladies cardio-vasculaires, infections respiratoires, cancer (notamment celui du poumon)…
Qui sont les personnes sensibles et vulnérables ?
Les enfants de moins de 8 ans, car leurs poumons ne sont pas encore complètement formés ;
Les personnes âgées, car la capacité et les défenses respiratoires diminuent avec l’âge ;
Les sportifs, car leur activité respiratoire accrue les expose encore plus aux polluants ;
Les femmes enceintes, car une partie des polluants respirés peut être transmise à l’enfant ;
Les allergiques et les asthmatiques, car ces personnes sont plus sensibles aux polluants ;
Les fumeurs, car leur appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac ;
Les insuffisants respiratoires et cardiaques, car ils sont déjà fragilisés par leur état de santé.
Par ailleurs, le radon est un facteur qui amplifie fortement le risque de cancer du poumon chez les fumeurs. En effet, l’association radon et tabac augmente les risques de développer un cancer du poumon de manière multiplicative. Le radon est justement la 2ème cause de cancer du poumon, derrière le tabac et devant l’amiante.
Les cigarettes électroniques (e-cigarettes, vapoteuses) sont des produits commerciaux alternatifs aux cigarettes classiques contenant du tabac. Elles ne génèrent pas de combustion mais un aérosol inhalable contenant de la nicotine, des arômes, du propylène glycol et de la glycérine végétale.
Certaines études ont mis en lumière des effets sur la santé mais encore peu de données sont disponibles pour attester de la cigarette électronique comparé à la cigarette classique sur le long terme. La prudence doit donc être de mise. (source)
Je suis fumeur. Evidemment, pour me protéger des méfaits du tabac et protéger ceux qui m’entourent la meilleure solution est d’arrêter de fumer. Si je ne souhaite pas arrêter, je peux respecter quelques principes :
Je sors pour fumer
Je ne fume pas à l’intérieur d’un logement ou d’une voiture, même fenêtres ouvertes
Enceinte, j’arrête de fumer
J’évite de fumer à proximité de personnes sensibles ou vulnérables (nourrissons, enfants, insuffisants respiratoires…)
Je respecte l’interdiction de fumer là où elle doit être appliquée
Je suis non-fumeur, je peux aussi me protéger du tabac :
J’invite mes proches à fumer à l’extérieur de mon logement ou de ma voiture
Je m’éloigne lorsque la fumée m’incommode
Si malgré ces précautions, quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer un long moment !
Réécouter notre podcast « La Météo de l’air » sur Radio Oméga
Découvrir la totalité des composants de la fumée du tabac (page 13)
Lire les récents avis sur la cigarette électronique : celui de l’OMS et celui du British Medical Journal
« Quel air est-il ? » n° 89 et n°57 édités par Atmo Picardie
« La composition de la fumée du tabac » éditée par Le Ministère de la Santé et des Solidarités, l’INPES et l’OFT