DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

Intoxications au monoxyde de carbone

Publié le : 21 January 2021

Intoxications au monoxyde de carbone

 

Les températures hivernales, particulièrement fraîches, font de cette saison celle des accidents domestiques liés au chauffage. Chaque année, on dénombre environ 5 000 intoxications au monoxyde de carbone dont un millier nécessite une hospitalisation. Une centaine de ces intoxications ont une issue fatale (source). Des chiffres qui pourraient être évités avec de simples gestes…

 

Un polluant intérieur de l’hiver

En période de froid, comme c’est le cas actuellement, les installations de chauffage sont fortement sollicitées, en plus des appareils habituels fonctionnant avec divers combustibles (bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane…) : 

  • inserts de cheminées

  • poêles

  • chaudières

  • chauffages mobiles d’appoint

  • chauffe-eau

  • groupes électrogènes à moteur thermique,

  • cuisinières (bois, charbon, gaz)

  • moteurs automobiles dans les garages

  • appareils de type brasero

Dans certaines conditions d’utilisation, ces installations peuvent émettre du monoxyde de carbone (formule chimique CO). Ce gaz, qui se diffuse très vite dans un logement, trouve le plus souvent son origine dans des conditions de « combustion incomplète » des combustibles organiques en raison de quantités d’oxygène insuffisantes :

  • mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué, mal dimensionné, mal raccordé…)

  • absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées)

  • défaut d’entretien de l’appareil de chauffage ou de production d’eau chaude

  • vétusté de ces mêmes appareils

  • incompatibilité des différentes installations présentes dans le logement (chaudière à gaz et hotte…)

  • utilisation inappropriée de l’appareil (chauffage d’appoint en continu, groupe électrogène en lieu fermé...)

 

Les signes d’intoxication

Invisible, inodore et non irritant, rien ne permet de détecter spontanément la présence du monoxyde de carbone. Hautement toxique, même en faible quantité, le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant qui se fixe sur l’hémoglobine des globules rouges à la place de l’oxygène, empêchant ainsi la bonne oxygénation des organes. Le cerveau et le cœur sont les organes les plus sensibles au manque d’oxygène.

L’affinité du CO pour l’hémoglobine est 210 à 260 fois plus forte que celle de l’oxygène. Même présent en quantité infime dans l’air, le CO se liera préférentiellement à l’hémoglobine du sang au lieu de l’oxygène.

On distingue 2 types d’intoxication au monoxyde de carbone :

  • L’intoxication chronique, qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, des vomissements, une confusion mentale, de la fatigue. L’intoxication est lente et les symptômes sont peu spécifiques et peu évocateurs. Elle peut être confondue avec d’autres pathologies.

  • L’intoxication aiguë, qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une paralysie musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès. Dans un espace clos, le monoxyde de carbone peut tuer en moins d'une heure (0,1 % de CO dans l'air tue en 1 heure, 1 % de CO dans l'air tue en 15 minutes, 10 % de CO dans l'air tuent immédiatement).

La gravité de l’intoxication dépend de la quantité de monoxyde de carbone fixée par l’hémoglobine. Chaque année, les victimes d'intoxication à ce gaz se comptent par milliers.

Les victimes d’intoxications au monoxyde de carbone suivent une « oxygénothérapie », le plus souvent par l’apposition d’un masque à oxygène, dans les cas les plus graves par des séances en caisson hyperbare. Les femmes enceintes nécessitent souvent une prise en charge spécifique.

Certaines personnes gardent des séquelles à la suite d’une intoxication : migraines chroniques, troubles de la coordination, troubles de la mémoire, changements dans l’humeur (irritabilité, agressivité verbale, violence), mouvements anormaux, paralysies… que l’on relie à un « syndrome séquellaire post-intervallaire ». Ces troubles peuvent apparaître pendant une période de 2 à 40 jours après une intoxication, même si elle a été traitée. Ils sont souvent, mais pas toujours, réversibles.

D’après Santé Publique France, la grande majorité des intoxications au monoxyde de carbone a lieu au sein des habitats (86 %). Environ les trois quarts des intoxications accidentelles domestiques surviennent en saison de chauffe et sont en lien avec une installation raccordée de type chaudière, poêle/radiateur ou chauffe-eau. Les autres intoxications sont liées à l’utilisation d’un appareil non raccordé comme un brasero/barbecue, un groupe électrogène ou un chauffage mobile d’appoint.

 

 

Les bons gestes

A titre préventif :

  • J’aère quotidiennement mon logement pendant au moins 10 minutes, même en période de chauffe

  • Je fais vérifier et entretiens mon conduit de cheminée ou de chaudière au minimum une fois par an

  • Je fais vérifier et entretenir ma chaudière, mon insert ou mon poêle chaque année

  • Je ne me chauffe pas avec des appareils non destinés à cet usage (groupe électrogène, braséro, barbecue…)

  • J’utilise mon chauffage d’appoint au maximum 2 heures et dans une pièce aérée

  • Je ne me chauffe ni avec des panneaux radiants à gaz ou avec le four de ma cuisinière à gaz

  • Je nettoie régulièrement les brûleurs de ma cuisinière à gaz

  • J’installe un détecteur de monoxyde de carbone dans mon logement

  • Je ne laisse pas un moteur de véhicule allumé dans mon garage fermé

  • Je n’utilise pas de groupe électrogène dans un espace clos (garage, cave, veranda…)

  • Je laisse l’air circuler dans les ouvertures, je n’obstrue pas les bouches d’aération ou le détalonnage des portes

En cas d’intoxication :

  • J’aère immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres

  • J’arrête si possible les appareils à combustion

  • Je fais évacuer les locaux

  • J’appelle les secours (numéro unique d’urgence européen (112, ou 114 pour les personnes malentendantes) les pompiers (18) ou le SAMU (15)) et suis leurs directives : réanimation de la victime, position latérale de sécurité…

  • Je ne réintègre pas les lieux avant d'avoir reçu l'avis d'un professionnel du chauffage ou des sapeurs-pompiers

 

Pour en savoir plus

 

Sources