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...Des pesticides à la maison?

Publié le : 17 July 2020

…Des pesticides à la maison ?

 

Les pesticides sont au cœur de l’actualité ces jours-ci, avec la publication des résultats de la campagne nationale exploratoire sur les pesticides par l’Anses et l’Ineris, campagne d’envergure et reflet de nombreuses attentes. Ces substances, de par la multiplicité de leurs applications, peuvent aussi dégrader l’air intérieur des habitations. Quelques gestes simples permettent de le préserver sans pour autant devoir renoncer à se débarrasser de certains indésirables…

 

Une vaste famille de produits

Les produits phytosanitaires, plus communément appelés « pesticides », rassemblent différents types de produits, naturels ou de synthèse, susceptibles de contrôler, d’attirer, de repousser ou de détruire des organismes considérés comme nuisibles : champignons, insectes, acariens, rongeurs, mauvaises herbes, poux, puces, tiques…

Il existe près de 100 familles chimiques de pesticides : organophosphorés, organochlorés (DDT, lindane…), carbamates, pyréthrinoïdes, triazines (atrazine, simazine…), acétamides,…

 

Des composés de notre air intérieur

L’usage agricole des pesticides (grandes cultures, viticulture, arboriculture) est le plus connu. Pourtant, il n’est pas nécessaire d’habiter près d’un champ, d’un vignoble ou d’une pépinière pour être sujet à la présence de pesticides chez soi. Certes, de nombreux produits de traitement utilisés par les jardiniers et les agriculteurs sont rapportés à l’intérieur des habitations par leurs occupants et leurs animaux domestiques, ou lors de la simple aération des locaux. Ces résidus sont remis en suspension et peuvent perdurer sur les sols, notamment les moquettes et les tapis. De surcroît, les bois traités, les pesticides utilisés par les plantes d’intérieur ainsi que les insecticides ménagers tels les bombes aérosols, boîtes appâts, colliers antiparasites, boules antimites… concourent aussi à dégrader la qualité de l’air intérieur.

 

L’usage des pesticides à domicile est généralisé

Au mois d’octobre 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a publié les résultats de l’étude « Pesti’home » sur les usages des pesticides à domicile. Cette étude dresse un aperçu complet des produits utilisés à domicile, leurs conditions d’utilisation ainsi que les profils des utilisateurs.

Il en ressort que l’utilisation des pesticides à domicile est généralisée, 75% des ménages interrogés ayant utilisé au moins une fois un pesticide dans l’année.

Les produits les plus utilisés sont les insecticides, principalement contre les insectes volants et les insectes rampants, et des médicaments vétérinaires pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie. Viennent ensuite les herbicides et les produits contre les maladies des plantes d’extérieur, utilisés par les foyers ayant un espace extérieur : jardin, terrasse ou encore balcon. Enfin, les répulsifs cutanés humains, tels que les répulsifs contre les moustiques, utilisés de nombreuses fois dans l’année.

Selon les principaux usages des produits et leurs fréquences, 3 profils-types d’utilisateurs ont été définis dans le cadre de cette étude :

  • Les faibles utilisateurs, des ménages qui habitent dans des logements collectifs, en centre-ville, souvent dans la région Ile-de-France, et qui traitent peu contre les nuisibles.

  • Les forts utilisateurs, qui possèdent des animaux de compagnie qu’ils traitent contre les puces, les tiques, et/ou ont recours aux traitements contre les poux pour l’homme.

  • Les très forts utilisateurs de pesticides, qui ont plusieurs usages de différents types de produits, dans leur jardin, maison, piscine, et pour se protéger eux-mêmes des insectes.

 

 

Les bons gestes

  • Je limite l’utilisation des pesticides autant que possible ;

  • Je choisis les produits les moins toxiques ;

  • Je respecte les règles d’utilisation (préconisations, dosage, période, protection) ;

  • Mes produits sont stockés dans un endroit ventilé, à l’abri de la chaleur, de l’humidité et du gel ;

  • J’élimine mes produits en déchetterie ou à l’endroit prévu par la mairie, la communauté de communes ou d’agglomération, mais certainement pas dans la poubelle ou dans l’évier ;

  • Je quitte la pièce traitée après traitement et aère avant d’y revenir ;

  • J’applique les produits de traitement sur mes plantes à l’extérieur de mon logement ;

  • Je favorise les granulés ou liquides plutôt que les sprays ;

  • J’utilise des bandes engluées pour me débarrasser des mouches (les produits en spray augmentent le risque d'exposition en dispersant un aérosol de produit phytosanitaire dans l'air ambiant) ;

  • J’évite de manger, boire ou fumer pendant que je mets en œuvre un traitement ;

  • Je ne brûle jamais de bois traité.

 

Pour en savoir plus